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Transports

Dans la ligne 13, la "ligne de l’enfer": "les usagers deviennent de plus en plus agressifs"

Un collectif d'usagers de la ligne 13 du métro parisien vient de créer une pétition adressée à Valérie Pécresse. Alors qu'un incident a encore perturbé le trafic lundi, ils dénoncent leurs conditions de transport.

Trains bondés, rames pleines à craquer sont le quotidien des usagers de la ligne 13, parfois surnommée "la ligne de l'enfer". Quotidiennement, 600.000 personnes empruntent la 13, une ligne saturée et où chaque incident rend les conditions de transport insupportables. Lundi encore, les voyageurs ont subi dans la chaleur les répercussions d'un incident survenu dimanche. Après une manoeuvre en arrière gare, un train a fait une sortie de voie, obligeant la RATP a intervenir pour des travaux. 

Le nord de la ligne est la plus saturée, quelle que soit l'heure. Ces conditions difficiles au quotidien provoquent la colère des usagers. Certains ont décidé de lancer une pétition.

"On a créé la page 'les usagers de la ligne 13 en colère' sur Facebook et on a vu que ça commençait à marcher qu'on n'était pas seuls. On s'est dit, on va essayer de faire une pétition qu'on va envoyer à Madame Pécresse, au Stif (devenu IDF-Mobilités ndlr), à la RATP", explique Mathilde Renault, co-créatrice de cette page Facebook. 

"On voit des coups, de la violence"

"On engagera d'autres actions si ce n'est pas suffisant", poursuit-elle. L'objectif est d'avoir plus de métros et de navettes, car les scènes d'agacement et le ras-le-bol général se multiplient.

"Les usagers sont de plus en plus agressifs, on voit des coups, de la violence, alors que c'est un transport en commun! Ca, c'est dû au fait que les conditions de transport ne sont pas adéquates", ajoute Mathilde Renault. 

Sonia Gomar, la présidente du comité des usagers de la ligne 13 décrit la situation éprouvante dans laquelle se trouvent les voyageurs tous les jours. "On arrive au travail, on est fatigués, énervés, par tout ce qu'on a vécu sur la ligne 13, c'est une épreuve. C'est beaucoup de stress tout ça", explique-t-elle.

"On veut nous laisser dans notre ghetto"

Pour cette voyageuse, la situation actuelle résulte d'un abandon des pouvoirs publics. 

"On veut nous laisser dans notre ghetto je crois. Et puis en plus, les gens qui sont sur la 13, ce ne sont pas des électeurs potentiels, donc ils ne valent rien. C'est ce que je dis aux usagers quand je suis dans le métro, je leur dit: vous valez mieux que ça, il ne faut pas accepter! On vaut mieux que ça", martèle-t-elle. 

Pour désengorger cette ligne et soulager les voyageurs, le prolongement de la ligne 14 est attendu avec impatience. Mais cette solution qui n'interviendra qu'à partir de 2020 pourrait ne pas suffire. La ligne 13 affiche un taux de remplissage de plus de 110% tandis que les quartiers du nord de Paris continuent de se développer. 

C. B avec Marguerite Dumont, Alexia Elizabeth