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Un nouveau lancement de la fusée Vega aura lieu ce 28 avril dans la nuit

En novembre dernier, la fusée Vega s'était échouée dans la mer peu après son envol à cause d'une erreur de câblage

En novembre dernier, la fusée Vega s'était échouée dans la mer peu après son envol à cause d'une erreur de câblage - Handout/CNES

Après de multiples problèmes techniques, de météo ou pour des raisons sanitaires, une nouvelle tentative de lancement de la fusée Vega d'Arianespace aura lieu à Kourou dans la nuit du 28 au 29 avril.

La fusée européenne Vega, qui avait essuyé un échec à l'automne dernier et perdu deux satellites, s'apprête à faire son retour avec un décollage prévu cette nuit depuis Kourou. Le 18e vol de ce lanceur léger doit mettre en orbite le premier satellite d'une constellation d'observation de la Terre pour le compte d'Airbus Defence and Space, dans la nuit du mercredi 28 au jeudi 29 avril depuis la Guyane française.

Après les lancements opérés par SpaceX et la mise en orbite depuis la Russie par Arianespace, lundi 26 avril, de 36 nouveaux satellites de l'opérateur britannique Oneweb, le lancement de Vega sera suivi de près.

En novembre 2020, la fusée s'était échouée dans la mer peu après son envol, avec à son bord un satellite espagnol d'imagerie optique, SEOSAT-Ingenio, et le satellite français Taranis, premier instrument scientifique d'observation de la face cachée des orages.

Cet échec était dû à un problème de fabrication lors de l'intégration du quatrième étage de la fusée, fabriquée par Avio en Italie. L'erreur de câblage n'avait pas été détectée par les contrôles.

La supervision "extrêmement exigeante"

Avant cet épisode, le tir du lanceur léger européen a été reporté à maintes reprises pour des raisons différentes comme en 2019, un problème de design du dôme avant du moteur. Ensuite, Vega a souffert de malchance avec des départs déprogrammés en raison de la crise sanitaire, puis à cause de conditions météorologiques particulièrement défavorables (forts vents d'altitude) cet été au-dessus de la Guyane.

Il y a eu un travail très approfondi accompli depuis novembre dernier par Avio dans le cadre d'un plan de retour en vol supervisé par Arianespace et l'ESA pour s'assurer de la robustesse de l'ensemble des processus industriels et qualité. Nous avons pris tout le temps nécessaire pour être prêts", a déclaré il y a quelques jours Stéphane Israël, PDG d'Arianespace à l'AFP.

La supervision "extrêmement exigeante", selon lui, s'est faite dans le cadre des préconisations de la commission d'enquête indépendante d'Arianespace et de l'ESA (l'agence spatiale européenne) désignée après l'accident.

Vega embarquera cette fois comme principale charge utile un satellite d'Airbus, "extrêmement innovant dans le domaine d'observation de la Terre en termes de résolution d'images", a précisé Marino Fragnito, directeur de Vega au comité exécutif d'Arianespace. Ce satellite fait partie d'une constellation de quatre satellites au total, appelée Pléiades Neo.

Vega enverra aussi cinq petits satellites via le service SSMS, une offre de lancements partagés à coûts abordables - comme un "charter" de l'espace. Parmi eux, un satellite d'observation de la Terre pour le compte de l'agence spatiale norvégienne et un pour Eutelsat. Toutes les charges seront placées en orbite héliosynchrone (entre 613 et 621 kilomètres d'altitude).

Arianespace prépare déjà une nouvelle version de Vega, Vega-C, qui devrait effectuer son premier vol en 2022.

Pascal Samama avec AFP