Les mystérieux liens de Carlos Ghosn avec un homme d’affaires saoudien

Selon l’agence Reuters, le parquet de Tokyo détiendrait des informations sur un homme d’affaires saoudien, à qui Nissan aurait versé de l’argent pour couvrir des pertes personnelles de Carlos Ghosn. - ERIC PIERMONT / AFP
Si les faits reprochés à Carlos Ghosn restent pour l’instant opaques, de nouvelles allégations surgissent chaque jour. Ce jeudi, ce sont les liens entre un homme d’affaires saoudien, Cheikh Khaled Juffali, et Carlos Ghosn, qui posent question. Selon l’agence Reuters, le parquet de Tokyo (Japon) croit savoir que cet homme d’affaires, via l’une de ses sociétés, a perçu de l’argent versé par un fonds interne de Nissan entre 2009 et 2012.
"Abus de confiance"
Ces sommes (14,7 millions de dollars, soit environ 12,9 millions d’euros) auraient été versées en quatre fois en échange d’une lettre de crédit pour aider le président de l'Alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Carlos Ghosn à sortir d’un mauvais investissement financier, réalisé en 2008. Cette lettre de crédit aurait servi de garantie auprès des créanciers.
“Ce faisant, (Ghosn) a agi de telle façon qu’il y a eu abus de confiance et il a infligé un préjudice à Nissan”, écrit le parquet dans un communiqué, rapporte Reuters.
Cheikh Khaled Juffali est le vice-président de E.A. Juffali and Brothers. Cette société créée en 1946 est spécialisée dans l’électricité et les télécommunications, mais aussi dans le bâtiment, la construction ou encore la distribution de véhicules. Selon des sources citées par l’Agence de presse, l’enquête interne menée par Nissan n’aurait pas examiné ces versements. Ce sont les procureurs enquêtant sur cette affaire qui ont découvert ce problème.
Carlos Ghosn incarcéré jusqu'au 1er janvier
Ce lundi, les juges du tribunal de Tokyo ont décidé de prolonger la détention de Carlos Ghosn jusqu’au 1er janvier, après l’annonce d’un nouveau mandat d’arrêt. Ce mandat d’arrêt a été émis sur des charges supplémentaires, concernant l’abus de confiance. Carlos Ghosn a été arrêté le 19 novembre, à son arrivée sur le sol japonais.
Le bras droit de Carlos Ghosn chez Nissan, l'Américain Greg Kelly (62 ans), a lui finalement été libéré. Le tribunal de Tokyo a approuvé le 24 décembre sa libération en échange d'une caution de 70 millions de yens (environ 560.000 euros au cours actuel).