Retraites: Elisabeth Borne juge "peut-être préférable" l'abandon de la réforme à points

Invitée de "BFM Politique" ce dimanche, la ministre du Travail est revenue sur la grande réforme des retraites que souhaitait mettre en place Emmanuel Macron. "Le système à points n'a pas forcément été très simple et, en tout cas, il a pu créer de l'inquiétude" reconnait-elle, rappelant qu'une autre réforme était attendue en 2022.

Emmanuel Macron avait déjà esquissé l'abandon de sa réforme ambitieuse et décriée pour les retraites. Sa ministre du Travail Elisabeth Borne l'enterre dans sa version initiale, qui devait créer un système universel à points.

"Le système à points n'a pas forcément été très simple et, en tout cas, il a pu créer de l'inquiétude" reconnait-elle sur le plateau de BFM Politique ce dimanche, un peu moins d'une semaine après l'allocution du président de la République. Mardi, ce dernier avait tranché sur l'avenir de cette réforme.

"Le besoin de concorde dans ce moment que vit notre nation font que les conditions ne sont pas réunies pour relancer aujourd'hui ce chantier" avait indiqué Emmanuel Macron, souhaitant néanmoins une autre réforme "dès 2022" pour "sauver notre modèle par répartition et d'en corriger les inégalités n'a pas changé".

"Travailler plus longtemps"

Une réforme surtout paramétrique avec un report de l'âge légal du départ à la retraite à la clé. "Il faut à la fois travailler plus longtemps, avec un décalage de l'âge de départ à la retraite" confirme Elisabeth Borne, avant de poursuivre: "Mais le président de la République dit qu'il faut aussi un système plus juste avec la fin des régimes sociaux et une convergence entre les systèmes du public et du privé."

"Ce système par points, c'est effectivement une façon de s'assurer que l'on prend en compte l'ensemble de la durée d'activité mais il y a d'autres façons de la faire et peut-être que c'est préférable" tranche-t-elle.

Et notre invitée de conclure: "Les principes sont bien les mêmes (…) après sur les moyens d'y parvenir, ces sont des sujets qu'on peut regarder plus en détails."

Samedi, le Sénat – dominé par l'opposition de droite – a voté un amendement pour décaler rapidement l'âge légal du départ à la retraite à 64 ans. Une façon de mettre la pression sur Emmanuel Macron alors que les candidats LR, qui débattent ce dimanche soir sur BFMTV, s'engagent déjà sur ce sujet.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business