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Débat LR: les propositions économiques des cinq candidats

(g-d) Les candidats LR à la présidentielle de 2022 Michel Barnier, Valérie Pécresse, Philippe Juvin, Eric Ciotti et Xavier Bertrand avant un débat télévisé sur la chaîne LCI, le 8 novembre 2021 à Boulogne-Billancourt, près de Paris

(g-d) Les candidats LR à la présidentielle de 2022 Michel Barnier, Valérie Pécresse, Philippe Juvin, Eric Ciotti et Xavier Bertrand avant un débat télévisé sur la chaîne LCI, le 8 novembre 2021 à Boulogne-Billancourt, près de Paris - bertrand GUAY © 2019 AFP

Ce dimanche, BFMTV diffusera le deuxième débat des cinq candidats à la primaire LR. Zoom sur leurs propositions économiques.

Quelle trajectoire économique pour la France? Alors que BFMTV diffuse ce dimanche le deuxième des quatres débats entre les candidats Les Républicains, voici un panorama des cinq programmes éco.

>>> Michel Barnier: aide sociale unique, retraite à 65 ans et hausse du temps de travail

L'ancien négociateur pour le Brexit et potentiel candidat à la présidentielle Michel Barnier (LR), le 11 mai 2021 à Paris
L'ancien négociateur pour le Brexit et potentiel candidat à la présidentielle Michel Barnier (LR), le 11 mai 2021 à Paris © JOEL SAGET © 2019 AFP

Sa mesure phare est le remplacement des toutes aides sociales de ceux qui peuvent travailler par une aide unique "qui rapporte toujours moins que le travail". Une aide sous conditions puisque son bénéficiaire devra "être disponible à temps plein pour effectuer des activités utiles à la collectivité ou en entreprise, pour se former en vue de reprendre rapidement un emploi et accepter un travail là où il y a des emplois vacants."

De la même façon, Michel Barnier ne veut "plus de passager clandestin dans notre système social" en supprimant systématiquement les allocations après deux refus d’offres d’emploi raisonnables.

Côté travail, Michel Barnier est favorable à un recul de l'âge de départ à la retraite à 65 ans et propose une augmentation du temps de travail dans le public comme dans le privé.

Et aussi :

  • Ouverture de l’apprentissage dès 14 ans et tendre ainsi à former 800.000 apprentis par an
  • Diminution des cotisations sociales
  • Suppression des charges sur le premier emploi des jeunes pour les 3 premières années

>>> Xavier Bertrand: baisse des impôts de production, prime au travail et retraite à 64 ans

Xavier Bertrand pose pour l'AFP le 1er juillet 2021 à Paris
Xavier Bertrand pose pour l'AFP le 1er juillet 2021 à Paris © JOEL SAGET © 2019 AFP

Sa mesure phare est une prime au travail pour que chaque salarié, à temps complet, gagne d'ici fin 2022 "au minimum 1500 euros net par mois". Elle concernera tous les salariés qui gagnent jusqu'à 2000 euros net par mois mais sera dégressive en fonction des revenus.

Cette mesure, qui concernerait donc la moitié des salariés français, aurait un coût important pour les caisses de l'Etat: 15 milliards d'euros par an, soit 5 milliards de plus que la prime d'activité. Mais le candidat promet aussi de désendetter la France pour financer la mesure, sans pour autant préciser la manière d'obtenir des recettes.

Il compte néanmoins sur de grandes réformes structurelles comme le report l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans d'ici 2030 (tout en souhaitant rendre plus strictes les conditions d'octroi de l'allocation chômage) ainsi que sur un choc de simplification administrative dans les territoires.

Et aussi :

  • Diminution des impôts de production de 50%
  • Engagement du chantier des cartes vitales biométriques pour empêcher les fraudes
  • Augmentation le temps de travail dans la fonction publique pour réduire à terme le nombre de postes

>>> Eric Ciotti: flat tax à 15%, fin des niches fiscales et retraite à 65 ans

Eric Ciotti pose le 14 septembre 2021 à Paris
Eric Ciotti pose le 14 septembre 2021 à Paris © JOEL SAGET © 2019 AFP

Sa mesure phare est le remplacement de l'impôt sur le revenu par une flat tax de 15%. En clair, il s'agit d'en terminer avec le principe de la progressivité de l'impôt avec un taux unique pour tout le monde. "On ne peut plus rester dans un système où 10% des gens paient 70% de l'impôt", explique au Figaro le député LR. La mesure pourrait s'accompagner d'une exonération pour les foyers gagnants moins ou l'équivalant de deux Smic. En parallèle, Eric Ciotti souhaite supprimer "les 190 niches fiscales qui coûtent à l'État 35 milliards d'euros par an" afin de financer cette nouvelle fiscalité.

En outre, le candidat propose la suppression des droits de succession et de donation en ligne directe, renforcée par l’exonération de droits de donations jusqu’à 150.000 euros entre les grands-parents et les petits-enfants.

Sur le travail, Eric Ciotti souhaite un recul de l'âge légal du départ en retraite à 65 ans.

Mais aussi :

  • Relocalisation en France des activités stratégiques
  • Baisse des charges sur les entreprises
  • Baisse des impôts de production

>>> Philippe Juvin: retraite à 65 ans, TVA réduite pour les produits made in France et nouvelle distribution territoriale de la fonction publique

Philippe Juvin
Philippe Juvin © JOEL SAGET / AFP

Sa mesure phare est une réforme des retraites avec l'introduction d'une dose de capitalisation au cœur de notre système par répartition. "Nous avons un système qui appauvrit les retraites, ceux qui cotisent et le pays", souligne-t-il sur Sud Radio. Il prône aussi un report de l'âge légal de départ à la retraite à 65 ans d'ici 2030.

En revanche, le professeur de médecine s'oppose à la baisse du nombre de fonctionnaires mais propose une nouvelle distribution territoriale de la fonction publique, davantage au contact de la population.

Et aussi:

  • Baisse des impôts de production
  • Augmentation du temps de travail des fonctionnaires
  • TVA divisée par deux pour les produits intégralement produits en France

>>> Valérie Pécresse: hausse de 10% du salaire net, suppression de 150.000 postes de fonctionnaires et retraite à 65 ans

La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (ex-LR), le 8 avril 2021 à Paris
La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse (ex-LR), le 8 avril 2021 à Paris © JOEL SAGET © 2019 AFP

Sa mesure phare est l'augmentation de 10% du salaire net (hors inflation) dans les 5 ans. Pour y arriver, elle s'appuie sur plusieurs leviers: elle propose ainsi que la cotisation vieillesse sur les salaires jusqu'à 2,2 Smic (8,3% de leur salaire net) soit prise en charge par l'Etat et non plus par les salariés qui verraient donc mécaniquement leurs revenus augmenter.

De la même façon, elle entend profiter des dispositifs "donnant/donnant" (baisse des charges, baisse des impôts de production, flexibilisation du temps de travail) pour inciter les entreprises à augmenter les salaires, lors de conférences salariales nationales annuelles.

Pour financer son programme, la candidate entend "lutter contre les fraudes sociales et fiscales" et "redéployer les recettes fiscales". Surtout, elle propose de diminuer les dépenses publiques.

Réduire les dépenses publiques, cela passe par la suppression de 150.000 postes de fonctionnaires en 5 ans mais aussi céder toutes les participations minoritaires de l'Etat-actionnaire pour un bénéfice estime à 15 milliards d'euros d'ici 2025.

Sur les questions du travail, Valérie Pécresse souhaite renforcer la dégressivité des allocations chômage (au bout de six mois pour les salariés de moins de 50 ans rémunérés plus de 2 Smic) pour inciter à reprendre un travail ou une formation plus tôt. Elle souhaite surtout reporter l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans.

Et aussi:

  • Défiscalisation des pensions alimentaires
  • Minium vieillesse au niveau du Smic
  • Instauration pour les étrangers non européens d'un délai de cinq ans de résidence régulière en France pour toucher les prestations sociales
  • Défiscalisation des donations tous les six ans, jusqu'à 100.000 euros de la part des grands-parents et parents
Thomas Leroy Journaliste BFM Business