"On propose même une baisse de l'impôt sur les sociétés": avant le vote de confiance, le PS se donne une image "pro-business" pour rassurer les entreprises

"Il n'y aura aucune hausse d'impôts sur les entreprises" si le Parti socialiste entre à Matignon, a assuré le député Philippe Brun (PS) sur le plateau de BFM Business, ce lundi 8 septembre, à quelques heures d'un vote de confiance qui devrait signer la chute du gouvernement de François Bayrou.
"On a un programme qui est plutôt pro-business, puisqu'on propose même une baisse de l'IS (impôt sur les sociétés, ndlr) sur les PME", a tenté de convaincre le député socialiste, dont le programme fait l'objet de critiques.
Le parti à la rose s'est dit "prêt à gouverner" et a proposé un contre-budget prévoyant un effort de 21,7 milliards d'euros pour 2026 (contre les 44 milliards d'euros suggérés par François Bayrou) avec pour objectif un retour sous la barre des 3% de déficit en 2032, et non en 2029 comme le souhaite le gouvernement actuel. Cette proposition de budget vise 27 milliards d'euros de recettes fiscales supplémentaires en ciblant "les grandes fortunes".
"Ce n'est pas très pro-riches, mais c'est pro-business", a ajouté Philippe Brun sur BFM Business.
Le PS suggère notamment l'instauration de la taxe Zucman (15 milliards d'euros), une refonte de la fiscalité des dividendes et des plus-values (3,8 milliards d'euros), une reconfiguration des exonérations de cotisations sociales pour les entreprises (2,9 milliards d'euros) ou encore un prélèvement social de 1% sur les grandes successions (1 milliard d'euros).
"Nous verrons bien" pour la taxe Zucman
Le député de l'Eure s'est dit conscient des risques d'inconstitutionnalité de la taxe Zucman, dont le PS espère tirer 15 milliards d'euros de recettes fiscales. "En réalité, nous l'avons mis dans le projet de budget en connaissant ce risque. Nous verrons bien. Personne ne peut dire à l'avance ce que dira le Conseil constitutionnel", a reconnu le député socialiste, en précisant que l'inclusion des biens professionnels dans l'assiette de cette taxe serait soumise à un débat à l'Assemblée nationale.
En cas de censure, Philippe Brun a évoqué la possibilité d'un retour de l'Impôt sur la fortune (ISF).
"Tout le monde a bien compris qu'il faudrait une contribution différentielle sur les hauts patrimoines, qu'on l'appelle taxe Zucman ou pas", considère Philippe Brun.
Le député entend aussi s'attaquer au pacte Dutreil, un dispositif fiscal qui favorise la transmission des entreprises familiales, en voulant éviter "l'optimisation".
Outre ces recettes nouvelles, le PS parie sur des économies de 14 milliards d'euros "sans mettre à contribution les travailleurs et les services publics" et prévoit d'investir 19,2 milliards d'euros pour "suspendre la réforme des retraites et soutenir le pouvoir d'achat des travailleurs". Ce plan de relance comprendrait notamment des "dispositifs pour favoriser les investissements" dans le secteur du logement. Philippe Brun a cité la création d'"un nouveau Pinel", donc d'une nouvelle niche fiscale pour l'investissement locatif, une augmentation des prêts à taux zéro (PTZ) et un investissement direct de l'État dans le logement social.