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"Vous ne protégez personne": après l'incendie mortel, la colère des habitants des Moulins face au narcotrafic

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Les habitants du quartier se sont rassemblés jeudi 18 juillet en hommage aux sept victimes de l'incendie survenu dans la nuit. Un incendie pour lequel la piste criminelle est privilégiée, et l'hypothèse d'un règlement de comptes sur fond de trafic de stupéfiants envisagée.

"Ça nous touche tous." Un rassemblement a eu lieu ce jeudi 18 juillet au pied de l'immeuble du quartier niçois des Moulins où un incendie, a priori d'origine criminelle, a fait sept morts d'une même famille dans la nuit de mercredi à jeudi.

L'occasion pour les habitants du quartier mais également de quartiers d'apporter leur soutien aux proches des victimes, un soutien symbolisé part une rose blanche déposée au pied de l'immeuble.

"C'est trop important", déclare au micro de BFMTV une habitante du quartier de Carras, venue distribuer des roses aux personnes rassemblées. "C'est notre quartier, c'est notre vie."

"Aujourd'hui, une famille, demain, tout le monde"

Ce rassemblement, qui s'est fait en présence du maire de Nice Christian Estrosi, et de son premier adjoint Anthony Borré, a également été l'occasion pour certains habitants de faire entendre leur colère et leur sentiment d'abandon face au trafic de stupéfiants qui gangrène le quartier des Moulins.

"Vous ne faites rien, vous ne protégez personne. Aujourd'hui, c'est une famille, demain, c'est tout le monde", s'est exclamée une habitante avant de tourner le dos au maire de Nice sous les applaudissements de plusieurs habitants.

Le quartier des Moulins, connu comme un point majeur du trafic de stupéfiants à Nice, est régulièrement le théâtre de violences et de règlements de compte.

"Ça fait quelques années où c’est vraiment difficile à vivre, entre les règlements de comptes… Maintenant, c’est tout en impunité. (...) J’ai toujours vécu ici, mais là, c’est terrible. Je ne veux qu’une chose, c’est partir de là", déplore Isabelle, une autre habitante du quartier.

"On ne sait plus quoi faire, on ne laisse plus nos enfants sortir, j’ai trop peur que demain, ce soit nous", ajoute-t-elle.

Un rassemblement "contre le narcotrafic"

Si le procureur de Nice s'est montré prudent ce jeudi sur les motivations des auteurs de l'incendie, Christian Estrosi se montre plus catégorique, déclarant avoir "de bonnes raisons de penser qu'il s'agit effectivement d'un crime commis en représailles.

Le maire de Nice affirme même que l'incendie était un acte de personnes venues "se venger" en raison du démantèlement d'un point de deal dans ce secteur quelques jours plus tôt. Un point qui restera tout de même à confirmer par l'enquête.

Le procureur de Nice a indiqué dans un communiqué qu'une enquête de flagrance a été ouverte et élargie aux chefs de destruction volontaire par incendie en bande organisée et ayant entraîné la mort, et association de malfaiteurs.

Le maire de Nice promet "demain soir ou après-demain" un grand rassemblement contre le narcotrafic, "pour exiger que tous les moyens soient au rendez-vous".

"En mémoire de cette famille, on n’a pas le droit de lâcher quoi que ce soit. Et que les criminels payent à vie le sang, le meurtre qu’ils ont sur leurs mains", conclut Christian Estrosi.

Laurène Rocheteau