Nice: une cinquantaine de policiers rassemblés en soutien à leur collègue placé en détention provisoire

Un rassemblement de policiers a eu lieu ce mercredi, à midi, devant la caserne Auvare à Nice. Ils tenaient à apporter leur soutien à leur collègue marseillais placé en détention provisoire.

Le mouvement de colère des policiers se poursuit encore ce mercredi à Nice, après le placement en détention provisoire de leur collègue marseillais. Une cinquantaine de policiers, issus des services d'investigation, se sont rassemblés durant leur pause de midi, devant la caserne Auvare.

"On bafoue la présomption d'innocence des policiers, sachant qu'un policier a quand même les garanties de représentation pour répondre devant la justice si tel devait être le cas et si l'enquête démontre qu'il a commis une faute", déclare à BFM Nice Côte d'Azur, un policier.

Un autre ajoute: "On est toujours un peu maltraités, on est toujours les vilains petits canards dans l'histoire et quand on voit des multirécidivistes qui sont libérés à l'issue de leur garde à vue ou de leurs auditions, on peut se poser des questions, le collègue a des garanties de représentations, il ne va pas s'enfuir au bout du monde."

Une patrouille de police ce mercredi

Selon les informations de BFMTV, sur la quinzaine de véhicules de police qui circulent habituellement à travers la ville de Nice, seule une circule ce mercredi. Les policiers se sont réunis "de leur propre initiative, en dehors de tout mouvement syndical", a indiqué Laurent Martin de Frémont, représentant départemental du syndicat de police Unité SGP Police, présent sur place.

Selon un policier présent au rassemblement, malgré les arrêts de travail déposés en signe de protestation par une partie des policiers et la période de vacances, "la hiérarchie qui est sensible à ce mouvement ne nous a pas demandé de reporter nos congés".

Laurent Martin de Frémont affirme que "10% des quelque 1.000 policiers niçois sont en arrêt de travail", des chiffres que la direction départementale de la sécurité publique, interrogée par l'AFP n'a pas confirmés.

Des "perturbations" dans deux commissariats

Selon des policiers interrogés, le commissariat Saint-Augustin, l'un des quatre commissariats de Nice, "est fermé depuis deux jours, en raison du manque de personnel". La DDSP n'a pas confirmé cette information, évoquant des "perturbations" dans deux commissariats, ceux de Saint-Augustin (Nice-Ouest) et de l'Ariane (Nice-Est).

De nombreux policiers dans plusieurs régions de France se mettent en code "562", synonyme de service minimum, voire en arrêt maladie, pour protester contre l'incarcération à Marseille depuis le 21 juillet d'un de leurs collègues, sous le coup d'une enquête sur des violences policières.

Un homme de 21 ans aurait été roué de coups par plusieurs policiers dans la nuit du 1er au 2 juillet, lors des émeutes qui ont embrasé le pays après la mort de Nahel, 17 ans, tué par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre.

Benoît Ruiz et Claudia Olivier avec AFP