Métropole de Nice: l'exécutif se défend après le départ en pleine séance de 18 maires en colère

Ils étaient 18 maires à avoir plié bagage. Après les tensions qui ont émaillé le dernier conseil métropolitain de Nice le 7 novembre dernier, l'exécutif répond aux édiles qui ont soudainement quitté l'assemblée, reprochant à son président, Christian Estrosi, de ne pas les y avoir conviés.
Invité de BFM Nice Côte d'Azur ce mardi 12 novembre, Philippe Pradal, vice-président de la métropole, a évoqué cette fameuse réunion, catalyseur des frictions et le départ soudain des élus.
"Je ne comprends pas car le motif évoqué, à savoir qu'ils n'ont pas été invités à un conseil des maires préalable au conseil métropolitain n'existe pas car ce qu'il y a eu, c'est une réunion de la majorité", argue l'élu.
"Ils n'ont pas adhéré à ce pacte majoritaire"
L'élément déclencheur de ce conflit? Le financement du palais des congrès du port de Nice, qui devait au départ être financé par la ville, mais finalement mis à la charge de la métropole, pour un coût estimé à 20 millions d'euros.
Jeudi 7 novembre dernier, les 18 maires de communes, impulsés notamment par une prise de parole de Xavier Beck, maire du Cap d'Ail, avaient donc quitté l'hémicycle. "Vous foulez au pied les principes de cette assemblée!", lançait alors l'élu en direction de Christian Estrosi. Le maire de Nice avait alors répondu aux frondeurs: "c'est vous qui avez décidé de suivre l'extrême droite!"
Ces élus, parmi lesquels figuraient aussi Julie Charles la maire de Saint-Jeannet, Christophe Trojani à la tête de la mairie de Villefranche-sur-Mer, ou encore Bertrand Gasiglia, l'édile de Tourrette-Levens, qualifiaient alors cet "oubli" de véritable exclusion. Mais de son côté, Philippe Pradal en a précisé les dessous.
"Ils ont fait le choix de ne pas y participer (à la majorité, NDLR), donc il était normal qu'ils ne soient pas invités à une réunion à laquelle il ne participait pas car ils n'ont pas adhéré à ce pacte majoritaire qui leur avait été proposé", appuie l'élu au micro de BFM Nice Côte d'Azur.
Ces réunions obligatoires?
Mais alors, la réunion des maires en question était-elle obligatoire pour préparer ce conseil? "C'est une obligation lorsque des sujets très importants sont abordés, là, il n'y avait pas d'obligation", insiste Philippe Pradal.
"Ce qu'il s'est passé, c'est une réunion de la majorité et eux, ils sont sortis de la majorité par leur volonté, on leur a proposé d'y entrer et ils n'ont pas accepté et maintenant ils se plaignent de ne pas participer? C'est paradoxal", tacle l'ancien maire de Nice.
Lors de ces tensions la semaine dernière, Bertrand Gasiglia avait regretté au micro de BFM Nice Côte d'Azur un manque de respect de la charte de la part de Christian Estrosi.
"18 maires, c'est 35% de la métropole donc ce n'est pas rien. Il y a un conseil des maires qui doit se réunir sur des choses stratégiques, mais ce conseil a été bafoué par Christian Estrosi qui ne respecte pas la charte de la métropole", déplorait-il.
Mais pour Philippe Pradal, il n'en est rien. "Le respect existe et a toujours existé car Christian Estrosi est un homme de respect. Il a bâti cette métropole avec les maires", affirme-t-il.
Une lettre au préfet
Avant d'évoquer l'épisode qui avait déjà agité la métropole: la démission surprise de Christian Estrosi de la tête de la métropole en juillet dernier avant qu'il ne soit réélu quelques jours plus tard. Il avait expliqué remettre en jeu son siège pour "clarifier les choses" mais des élus de l'opposition avaient dénoncé alors une "purge".
"Il y a eu des propos tenus à l'égard de ce dernier, extrêmement outrancier lorsqu'il s'est représenté à la métropole de Nice. Mais il n'en a pas tenu rigueur et a gardé sa porte ouverte", affirme Philippe Pradal. "S'ils veulent rejoindre le groupe majoritaire, ils peuvent le faire", ajoute-t-il.
De leurs côtés, les 18 maires ont écrit une lettre au préfet du département, évoquant des "propos outranciers" de la part de Christian Estrosi. "Monsieur le Préfet, par ce courrier, nous vous exprimons notre inquiétude sur une situation ubuesque, qui risque à court terme de devenir fort préjudiciable pour le bon fonctionnement de cette institution. Nous refusons que la métropole Nice Côte d’Azur devienne le théâtre d’un combat de maires contre d’autres maires", ont-ils écrit.