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Inondations à Cannes: David Lisnard assure que Barnier s'est excusé après les propos de la ministre de la Transition écologique

David Lisnard, maire de Cannes et président de l'Association des maires de France et du mouvement Nouvelle énergie, sur France 2 le 4 juillet 2024

David Lisnard, maire de Cannes et président de l'Association des maires de France et du mouvement Nouvelle énergie, sur France 2 le 4 juillet 2024 - Bertrand GUAY © 2019 AFP

Agnès Pannier-Runacher avait réagi aux récentes inondations à Cannes, évoquant la question de l'artificialisation des sols. David Lisnard avait ensuite fustigé des propos d'une "incompétence crasse". Il a finalement indiqué avoir reçu un appel du Premier ministre.

Les jours se suivent et se ressemblent à Matignon. Après les propos sur le RN du ministre de l'Économie Antoine Armand, qui avaient conduit Michel Barnier à appeler en personne Marine Le Pen, le Premier ministre a aussi sorti son téléphone après des déclarations de sa ministre de la Transition écologique Agnès Panier-Runacher. Selon le maire de Cannes, Michel Barnier l'a appelé pour s'excuser après des propos de la ministre au sujet des fortes intempéries dans la ville azuréenne.

Invitée de l'émission C à Vous sur France 5 lundi 23 septembre au soir, Agnès Pannier-Runacher a réagi aux fortes inondations à Cannes (Alpes-Maritimes), ville dans laquelle 50 mm de pluie se sont abattus en l'espace de quelques heures. Si David Lisnard a déploré le manque d'anticipation de Météo-France après ces précipitations brutales, la ministre a tenu à souligner davantage la question de l'urbanisation, propice aux ruissellements.

"50 mm, ce n'est pas les chutes du Niagara"

"Le sujet, c'est comment se fait-il que 40 mm d'eau donne cette situation-là. La cause première est qu’à force d’imperméabiliser et de densifier les villes, on arrive à des dégâts de cette nature", a-t-elle estimé.

"Tout l'enjeu du plan d'adaptation au changement climatique, c'est d'arriver à transformer nos villes, pour être capable de vivre sans difficulté avec 50 millimètres d'eau. Ce n'est pas les chutes du Niagara non plus", a-t-elle encore ajouté.

Une déclaration qui a mis vent debout le maire de la commune concernée David Lisnard. "Propos d’une incompétence crasse Madame la ministre, irrespectueux des réalités et du travail local", a lancé l'édile sur le réseau social X peu après l'interview de la ministre.

Ce mercredi matin 25 septembre, le président de l'Association des maires de France (AMF) est revenu sur ces différentes déclarations au micro de Sud Radio. S'il dit ne pas "regretter" le terme d'"incompétence crasse" employé sur X, David Lisnard a également indiqué avoir reçu un appel de Michel Barnier. "Le Premier ministre m'a appelé hier (mardi, NDLR) pour s'excuser de cette déclaration", a-t-il assuré.

Une déclaration "irrespectueuse des sinistrés"

Sur X mardi soir, l'édile avait déjà remercié le nouveau locataire de Matignon pour son appel. "Je remercie Michel Barnier d’avoir remis clairement les choses dans leur exactitude auprès de son équipe", écrivait-il. Et d'encenser: "C’est élégant, juste, et source de confiance."

Sur Sud Radio, le maire de Cannes, fondateur du mouvement "Nouvelle énergie", a pointé une sortie "irrespectueuse des sinistrés et de la réalité" de Cannes. "La ville est aujourd'hui pionnière en matière de désartificialisation des sols", a ajouté l'édile.

D'autant plus qu'il a souligné que Cannes a lancé un vaste programme d'investissement qui va dans le sens de cette désartificialisation, dont est partenaire l'État. "C'est un programme d'investissement de 150 millions d'euros sur 18 ans, dont le ministère et partenaire et c'est ce que j'ai rappelé à la ministre", appuie David Lisnard.

En plus d'avoir pu discuter avec le chef du gouvernement, l'édile a également eu les explications de la ministre elle-même. "Elle m'a dit 'je ne visais pas Cannes, je voulais parler de ce problème d'artificialisation', donc on passe à autre chose", précise le maire.

Sans rancune quelconque, ce dernier "souhaite que l'on travaille bien avec la ministre évidemment."

Martin Regley Journaliste