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Incendie mortel à Nice: le procureur annonce que la piste du conflit sur fond de trafic de stupéfiants "se confirme"

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Le procureur de la République de Nice évoque ce lundi 22 juillet la possibilité que l'incendie mortel ait un lien avec un contrôle réalisé sur des points de trafic de stupéfiants dans le quartier des Moulins.

Un conflit sur fond de trafic de stupéfiants à l'origine de l'incendie mortel de Nice? Si le parquet de Nice se montrait "prudent" en fin de semaine concernant cette hypothèse sur l'incendie ayant causé la mort de sept personnes, le procureur de la République de Nice indique ce lundi 22 juillet que cette piste "se confirme".

"Il apparaît bien d’une part que l’incendie criminel est susceptible de présenter un lien avec le contrôle de point de vente de stupéfiants situés à proximité du lieu de l'incendie. Il apparaît d’autre part que les victimes des faits ne sont en aucune manière directement ou indirectement concernées par ce conflit de territoire", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse.

Le conducteur de la voiture interpellé

À ce jour, deux personnes suspectées d'avoir participé aux faits ont été interpellées, placées en garde à vue et déférées en ce début de semaine. Le premier suspect avait été interpellé après une information reçue par le service interdépartemental de la police judiciaire de la part d'un avocat.

Ce dernier avait indiqué qu'un homme s'était présenté à son cabinet "en indiquant avoir été contraint d'accompagner en voiture plusieurs individus dans le quartier des Moulins, et en livrant des éléments permettant d’envisager l’implication de ces derniers dans l’incendie criminel", a expliqué le procureur.

L'homme âgé de 25 ans et domicilié dans les Alpes-Maritimes était connu des services de police pour des faits mineurs. Il a dans un premier temps reconnu "avoir conduit à l’aller et au retour le véhicule qu’il avait précédemment sous-loué à la demande d’un ami, sans être informé ni associé aux faits criminels".

Mais selon le procureur de la République, de nouveau éléments permettent "à ce stade d'envisager une implication beaucoup plus forte que celle reconnue".

Trois suspects toujours recherchés

Une seconde personne a été interpellée ce dimanche en région parisienne, présentant au moment de son interpellation des bandages au niveau des jambes laissant penser à des "brûlures récentes". Le jeune homme, âgé de 21 ans, a mis en avant "son droit au silence compte tenu de son état, et déclarait simplement être impliqué sans souhaiter s’expliquer davantage", a précisé le procureur de la République de Nice.

Le parquet a demandé le placement en détention provisoire des deux suspects interpellés et indique que des investigations doivent se poursuivre pour identifier de "possibles donneurs d'ordres".

L'enquête a pour le moment permis d'établir que cinq personnes se trouvaient dans la voiture utilisée au moment des faits: trois sont entrées dans l'immeuble pour déclencher trois départs de feux, et deux autres sont restées à bord du véhicule.

Trois suspects restent toujours "activement recherchés" à ce jour: âgés de 23, 18 et 17 ans, ils sont domiciliés dans les Alpes-Maritimes, le Val-d'Oise et la Seine-Saint-Denis.

Une information judiciaire a été ouverte ce lundi pour destruction volontaire par incendie en bande organisée ayant entraîné la mort, et association de malfaiteurs.

Laurène Rocheteau