"Un cercle vertueux": solidaires et éco-responsables, le succès des chalets du réemploi de la CCAPV

Un chalet du réemploi installé dans une déchetterie de la communauté de communes Alpes Provence Verdon. - Laurie Charrié / BFM DICI
"Ne pas jeter mais donner et favoriser l’économie circulaire, c’est quelque chose d’important pour nous." Le président de la communauté de communes Alpes Provence Verdon (CCPAV) Maurice Laugier veut donner une seconde vie à des objets qui sont encore en bon état grâce à des "chalets du réemploi".
Depuis décembre 2022, les habitants des 41 communes de la CCPAV peuvent déposer et récupérer des objets en bon état ou en récupérer gratuitement grâce à ce concept.
Une démarche qui a pour objectif d'être à la fois responsable et solidaire, sans oublier la dimension économique et éco-responsable pour la communauté de communes. "Tout ce qui est réutilisé dans ces chalets ne va pas à l’enfouissement, et c’est un coût en moins", note le président.
Une incitation à trier à la déchetterie
Le fonctionnement de ces lieux du réemploi est simple. "Nous avons aménagé un chalet où les usagers peuvent venir déposer les objets en bon état sous contrôle du gardien", explique Guillaume Lazarin, directeur du pôle environnement à la CCAPV.
"Les usagers peuvent se servir gratuitement", continue-t-il. Seules conditions pour accéder aux chalets: résider dans la CCAPV et être un utilisateur de la déchetterie. "Pas besoin de jeter de gros volumes, on peut simplement venir jeter des cartons par exemple."
"Les chalets doivent attirer mais aussi amener la fréquentation et inciter au tri", poursuit Guillaume Lazarin. "On a des usagers qui viennent beaucoup plus régulièrement depuis que les chalets ont été mis en place."
"Pas besoin d'investir"
Émilie et Lisa le confirment. Toutes deux habitent dans des communes voisines de la déchetterie de la Mure-Argens et elles estiment que le chalet du réemploi est une source de motivation pour trier plus régulièrement.
En chinant un peu, Lisa a notamment trouvé une chaise de jardin et un livre à emporter. "On peut faire de l’emprunt", relève-t-elle. Cette habitante de la CCAPV vit dans un logement provisoire et les chalets du réemploi lui permettent de s’équiper avant d'éventuellement ramener les objets qu'elle a trouvés quand elle n'en aura plus besoin.
"Je n'avais pas forcément pensé à la déchetterie pour jeter mes ampoules et le chalet donne une motivation pour s’y déplacer."
De son côté, Émilie mise sur les jeux de société ou alors sur des jouets pour les enfants de la famille qui viennent la voir. "Comme ça, pas besoin d’investir et on peut se servir, faire plaisir et puis rendre si ce n’est plus utilisé. C'est un cercle vertueux et simple à réaliser."
Grâce aux chalets, sa connaissance de la déchetterie a évolué. "Je savais que je pouvais emmener les déchets verts, mais en venant plus souvent il y a des choses auxquelles on pense plus. Ça permet de faire un peu de shopping en quelque sorte."
Un plus pour la rentrée scolaire
Une fois les objets choisis, les usagers s’inscrivent sur un carnet. "Il n'y a pas ce côté encadrement très strict, mais ça permet à la communauté de communes d’évaluer le dispositif", précise Guillaume Lazarin.
À quelques jours de la rentrée scolaire, le potentiel des chalets du réemploi se fait ressentir: des cartables quasiment neufs, des trousses et des cahiers ont été déposés par les habitants. Une solidarité dont se félicite le président de la CCAPV Maurice Laugier. "La rentrée scolaire a un coût important pour les familles. En passant par les chalets, ils pourront faire plaisir aux enfants à moindre coût."
Au total, six des sept déchetteries de la CCAPV possèdent un chalet du réemploi. En quelques mois, des milliers d'usagers les ont déjà utilisés.