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"Son déni est inouï et dangereux": Sandrine Rousseau répond à Arnaud Murgia sur les JO d’hiver 2030

Sandrine Rousseau.

Sandrine Rousseau. - JOEL SAGET / AFP

La députée écologiste explique à BFM DICI pourquoi elle est contre l’attribution de ces Jeux d’hiver aux Alpes Françaises. Sandrine Rousseau en profite pour répondre sèchement au maire de Briançon.

Elle a été l’une des premières élues à s’opposer publiquement à l’attribution des JO d’Hiver aux Alpes Françaises. Sandrine Rousseau, députée écologiste de Paris a une voix qui porte. Et ce vendredi 26 juillet, elle souhaite faire savoir sa position.

"C’est un choix de société qui n’est pas le bon", déclare-t-elle à BFM DICI.

"Un enjeu majeur, celui de préserver l’écosystème"

Pour la parlementaire, la montagne est un milieu écologique trop précieux et trop fragile pour venir y organiser des Jeux olympiques en 2030.

"Quand il y a 1 degré en plus dans le monde, c’est 2 supplémentaires dans les Alpes ou les Pyrénées. Le réchauffement climatique est le double dans les Alpes et les Pyrénées qu’ailleurs dans le monde. Il y a donc un enjeu majeur, celui de préserver l’écosystème", explique Sandrine Rousseau à BFM DICI.

Pour l’élue, les JO 2030 sont donc le contraire de ce qu’il faut faire. "Avec ces JO, comme la neige ne sera pas garantie, il y aura une multitude de retenues collinaires, la construction de nombreuses infrastructures et une destruction du milieu. C’est grave. Pour faire de la neige artificielle, je rappelle qu’il faut changer le cycle de l’eau et consommer beaucoup d’énergie", s’inquiète la députée.

Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et cheville ouvrière de l’obtention de ces Jeux, promet pourtant "les jeux les moins chers et les plus sobres". Mais Sandrine Rousseau n’y croit pas.

"Il n’y a pas de Jeux écologiques, particulièrement pas dans un milieu aussi fragile que celui-là. On ne peut pas faire venir des milliers de personnes, garantir les conditions de l’exercice du sport, garantir les conditions de sécurité, garantir les conditions d’accueil du public sans un bétonnage et une gestion de l’eau qui va à l’encontre de ce qu’on doit faire", répond la parlementaire. 

"Il faut changer la manière de réfléchir"

Concernant le référendum proposé par bon nombre d’opposants au projet ou par des députés du Nouveau Front populaire (NPF), Sandrine Rousseau n’est pas convaincue à 100 %.

"Pourquoi pas? Mais ce qu’il faut, c’est changer la manière de réfléchir. On ne peut pas concentrer, pour une ou deux semaines d’activités, toutes les activités sur un seul et même massif", détaille la députée, soulignant au passage un autre problème que l’absence ou non de neige en 2030.

"Quand on voit ce qui se passe dans l’Isère où une partie de la montagne s’est effondrée, quand on discute avec les guides de montagne qui entendent la montagne tomber, on voit bien que le souci, ce n’est pas simplement la neige. Quand je suis allée à Briançon, j’ai discuté avec des guides qui m’ont expliqué que la montagne s’effondre. C’est un problème de sécurité, pas que de neige", martèle Sandrine Rousseau.

Sandrine Rousseau va revenir à Briançon

Et concernant la charge d’Arnaud Murgia à son encontre? "C’est un tweet agressif envers une élue et même menaçant. Ce n’est pas possible", regrette la parlementaire.

Avant de poursuivre: "Ce tweet est un déni de la situation. À Briançon, les habitants ne reconnaissent plus leur montagne. Son déni à Monsieur Murgia est dangereux et inouï. Ce n’est pas en m’hurlant dessus et en me menaçant que ça va changer. C’est vraiment la réaction des climatosceptiques qui préfèrent s’en prendre aux écologistes que de changer de modèle".

En réaction à un tweet de Sandrine Rousseau qui déclarait "qu’en 2030, il n’y aura plus de neige", le maire de Briançon avait écrit sur le même réseau social: "Avec un peu de chance, il n’y aura surtout plus de Sandrine Rousseau en 2030. Vous insultez notre vie, nos emplois, notre culture, notre identité. Franchement, ne foutez plus les pieds à Briançon ni ailleurs dans les Alpes".

Sur ce dernier point, Arnaud Murgia va être déçu. "Je reviendrai à Briançon et j’irai serrer la main du maire et vous verrez qu’il ne se passera rien", promet Sandrine Rousseau.

Marine Tondelier également visée

Le maire de Briançon s'en est également pris à la secrétaire nationale du mouvement Europe-Écologie-les-Verts sur X.

"Marine Tondelier ne connaît pas le dossier et en profite pour dire n’importe quoi. La piste de bobsleigh est déjà existante à La Plagne", a-t-il asséné.

Valentin Doyen