BFM DICI
bfmdici

Relaxe de Gilles Norotte à Gap: les parties civiles saisissent le procureur général de Grenoble

Le tribunal de Gap (photo d'illustration)

Le tribunal de Gap (photo d'illustration) - BFM DICI

Le procureur de Grenoble Jacques Dallest a quelques jours supplémentaires pour faire appel de la décision rendue en première instance.

Une décision qui ne passe pas. Les parties civiles, qui espéraient une condamnation du chirurgien gapençais Gilles Norotte, ne comprennent pas pourquoi ce dernier a été relaxé par le tribunal correctionnel de Gap, le 9 juin dernier.

Les parties civiles comprennent encore moins la décision de Florent Crouhy, le procureur de la république de Gap, qui n'a pas fait appel de cette décision, alors qu'il était le seul, avec Gilles Norotte, à pouvoir le faire. S'il a jusqu'à lundi pour le faire, Florent Crouhy a déjà communiqué sa décision aux principaux intéressés, a appris BFM DICI.

"Le procureur poursuit, déclare Me Guillaume Pialoux, avocat de douze parties civiles. Le procureur requiert, même symboliquement. Mais le procureur, alors que les juges vont à l'encontre de ses réquisitions, décide de ne pas faire appel pour permettre un nouveau procès loin de Gap, à Grenoble. C'est vrai que c'est très surprenant."

Me Pialoux vient de faire appel au civil pour obtenir des dommages et intérêts pour les patients qui se disent victimes du docteur Norotte.

Un procès au pénal à Grenoble?

Me Pialoux espère qu'un nouveau procès au pénal, plus symbolique, va avoir lieu. En saisissant le procureur général de Grenoble, l'avocat des parties civiles s'offre la possibilité d'avoir une semaine supplémentaire pour voir le parquet de Grenoble faire appel de la relaxe de Gilles Norotte, bien qu'il soit plutôt rare qu'un procureur général aille à l'encontre d'une décision d'un procureur de la République, surtout dans un dossier aussi complexe que celui de Gilles Norotte.

Me Pialoux et ses clients y croient, tout comme le lanceur d'alerte à l'origine de la dénonciation des pratiques de Gilles Norotte au sein de l'hôpital de Gap. Raouf Hammami, collègue de Gilles Norotte, ne comprend pas la décision de Florent Crouhy et espère que le procureur général de Grenoble fera finalement appel.

"En ne faisant pas appel, le procureur prive les patients victimes d'un nouveau procès dépaysé à Grenoble, déclarait Raouf Hammami encore en début de semaine. Après avoir défendu le prévenu dans son réquisitoire lors de l'audience, ne faudrait-il pas également penser à la souffrance des patients victimes ?"

Reste maintenant à savoir ce que fera le procureur général de Grenoble. Pour rappel, Gilles Norotte a été jugé en mars dernier. Il était poursuivi pour des infractions de recherches biomédicales sans autorisation et sans consentement, commises entre janvier 2015 et décembre 2017. 

Le chirurgien avait à l'époque pratiqué des opérations de cimentoplastie discale, une méthode controversée en France, qui consiste à injecter du ciment dans les disques de la colonne vertébrale pour réparer une fracture ou soulager des douleurs.

Valentin Doyen et Solenne Bertrand