Rallye Monte-Carlo 2025: le tracé détaillé des spéciales

Des voitures au départ du rallye Monte-Carlo historique en 2020. - VALERY HACHE / AFP
Dans un mois tout juste, le 93e rallye automobile Monte-Carlo battra son plein dans les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence. Et c'est justement en Haute-Provence, dans le pays dignois, que les coureurs débuteront les hostilités.
La veille, la séance de mise au point, le traditionnel shakedown, ouvrira le bal sur la route de la Garde, au-dessus de Gap. "Située à moins de cinq kilomètres du parc d’assistance, cette séance de mise au point, introduite en 2016, est relativement représentative du parcours dans son ensemble" indique l'Automobile Club de Monaco.
Avec un revêtement très typé "Monte-Carlo", ce shakedown de 3,28 kilomètres alterne montée, descente, virages en tout genre, une grande ligne droite et une épingle, de quoi permettre aux équipages d’affiner leurs derniers réglages avant le départ du rallye.

Un départ entre tradition et nouveauté
Le lendemain soir, le jeudi 23 janvier, les choses sérieuses commenceront de nuit, entre Digne-les-Bains et Chaudon-Norante. Une distance de 19,01 kilomètres que les pilotes retrouveront le dimanche dans le cadre de l'avant-dernière spéciale du rallye.
Disputée par le passé à seulement trois reprises dans cette direction (1977/78/89), cette mythique spéciale du col de Corobin (1230 mètres), réintroduite en 2024, réserve toujours des surprises aux concurrents à cette époque de l’année.
"Entre le départ à hauteur de l’Etablissement Thermal de Digne-les-Bains et l’arrivée à Chaudon-Norante, sur une route bosselée, enchainant parties rapides, lentes et entrecoupées d’épingles, aussi bien en montée qu’en descente, autant dire qu’il n’y a jamais de place pour l’improvisation dans ce chrono" décrypte l'Automobile Club de Monaco.
Le record sur cette spéciale a été réalisé par Thierry Neuville en 2024 avec un chrono de 11 minutes et 10 secondes. Soit une moyenne de 102 km/h pour le pilote Hyundai.

Jeudi soir toujours, place à la nouveauté entre Faucon-du-Caire et Bréziers au nord de Sisteron. Une nouvelle épreuve de 21,18 kilomètres. Cette spéciale reprend quatre kilomètres en sens inverse et les six derniers kilomètres de la spéciale Bayons/Bréziers.
"La partie entre le départ à Faucon-du-Caire et Bellaffaire est un hors d’œuvre sur une route large et rapide, idéale pour chauffer les pneumatiques. Les 12 derniers kilomètres en boucle autour de Bréziers seront en revanche beaucoup plus étroits et très techniques, alternant montée puis descente, avec de nombreuses zones d’ombre et autant de risque de verglas en conditions hivernales" analyse l'Automobile Club de Monaco.

Enfin, les coureurs termineront le jeudi dans la nuit par une épreuve "spirituelle". Avançon jusqu'à Notre-Dame-du-Laus soit près de 14 kilomètres. Une spéciale que les pilotes retrouveront le dimanche matin à l'aube dans le cadre du seizième chrono.
Rapide et technique avec de nombreux changements de direction et de revêtement jusqu’à Jarjayes, avec en point culminant le col du Tourrond à franchir (1048 mètres), autant dire que cette épreuve introduite en 2019 et disputée également en 2020 devrait permettre aux plus habiles de faire la différence, notamment dans la partie descendante jusqu’à l’arrivée à Notre-Dame-du-Laus.

Les classiques du vendredi
Le vendredi 24 janvier, place aux étapes mythiques. La journée commencera dans le Valgaudemar, entre Saint-Maurice et Aubessagne. Cette quatrième spéciale sera aussi le septième en début d'après-midi. 18,7 kilomètres de bonheur avec certains virages glacés qui ne voient pas le soleil de l'hiver.
"Cette épreuve est une compilation de 'Aspres-lès-Corps/Chaillol', disputée en 2017, expurgée de sa première partie jusqu’à Saint-Firmin depuis 2021 et dotée d’une version finale inédite qui permet de relier la vallée du Valgaudemar à celle du Champsaur" rappelle l'Automobile Club de Monaco.
Départ depuis Saint-Maurice en direction du Hameau de l’Ubac-sans doute la partie la plus exposée au gel comme son nom l’indique-et de ceux de La Chaup, du Séchier et de Lallée sur la commune de Saint-Jacques.
Remontée ensuite sans difficulté vers le lieu-dit les Blachus. À partir de Chauffayer, la spéciale devient beaucoup moins rapide, avec notamment la traversée du village de Saint-Eusèbe-en-Champsaur avant la partie finale qui s'élargit en vue de l'arrivée.

Puis, l'irremplaçable Saint-Léger/La Bâtie-Neuve permettra aux spectateurs d'en prendre, comme les fois précédentes, plein les yeux sur les cinquième et huitième spéciales. Près de 17 kilomètres de folie via Moissière et le Sapet.
"Depuis 2018, le départ a été légèrement modifié pour permettre aux concurrents de traverser immédiatement Saint-Léger les-Mélèzes et d’effectuer, pour le spectacle, un tour complet du rond-point d’entrée de village" se félicite l'Automobile Club de Monaco.
La montée jusqu’au col de Moissière (1574 mètres) est ensuite très rythmée malgré une partie étroite, sinueuse et entrecoupée d’épingles à la sortie d’Ancelle. À cette époque hivernale, le village est une station de ski qui, exceptionnellement, ouvre l’une de ses pistes pour permettre le passage des concurrents du 93e Rallye Automobile Monte-Carlo.
La descente ensuite, très étroite et sinueuse dans la forêt domaniale du Sapet, devrait également nous réserver son lot de surprises sur une route bosselée et jamais déneigée l’hiver. La fin de la spéciale s’élargit en vue de La Bâtie-Neuve.
Enfin, quelques belles épingles ne feront qu’agrémenter le final de cette épreuve. Dans cette spéciale, c'est Thierry Neuville, chez Hyundai qui détient le record depuis 2024. Un chrono de 9 minutes soit une vitesse moyenne de 109 km/h.

Enfin, rien de tel qu'un peu d'Ubaye pour finir la journée. Les spéciales six et neuf se disputeront entre La Bréole et Selonnet.
Un peu plus de 18 kilomètres de bataille où le Champsaurin Sébastien Ogier avait muselé la concurrence l'an passé. Le Gapençais détient le temps record à cet endroit, de jour (10 minutes et 10 secondes soit 108 km/h de moyenne) comme de nuit (10 minutes et 26 secondes soit 105 km/h de moyenne).
"Épreuve rapide qui revient comme l’an dernier en mode diurne et nocturne, dotée d’une modification depuis sa création en 2021. Si la montée depuis le départ à la Bréole, en passant par les cols de Charamel (1242 mètres) et des Fillys (1322 mètres) suivi de la descente rapide vers Selonnet ne changent pas, c’est dans sa seconde partie qu’intervient l’évolution, à partir de la bifurcation D7/D900C où il faut désormais tourner à droite et suivre la vallée de la Blanche pendant 2 kilomètres. La spéciale emprunte ensuite la portion finale inversée de la version originelle très rapide de 'La Bréole / Selonnet'" indique l'Automobile Club de Monaco.

Samedi, cap vers la Drôme
Les hauts et bas-alpins qui voudront suivre le rallye ce jour-là devront faire quelques kilomètres ce jour-là, avec les dixième et treizième spéciales. Premier round drômois entre La Motte-Chalançon et Saint-Nazaire-le-Désert. Une longue spéciale de 27 kilomètres.
"Après une première partie sans grande difficulté en montée depuis La Motte-Chalancon en direction de Chalancon, la chaussée devient ensuite plus étroite en direction des cols de la Croix (893 mètres) et de Chamauche (1037 mètres )" explique l'Automobile Club de Monaco.
Bifurcation ensuite sur la route de Tremouret, encore plus étroite, en descente, avec notamment un enchainement d’une dizaine d’épingles où la prudence doit impérativement rester de mise. La dernière partie de six kilomètres jusqu’à l’arrivée à Saint-Nazaire-le-Désert est-elle inédite, mais néanmoins très spécifique.

Les 11e et 14e étapes verront s'affronter les pilotes sur près de 21 kilomètres entre Aucelon et Recoubeau-Jansac. C’est la grande nouveauté de cette édition 2025.
"Les 13 kilomètres d’ascension du col de Penne (1040 mètres) depuis Aucelon, forts bien connus des cyclistes pour son dénivelé positif de plus de 600 mètres, s’offrent enfin aux rallymen du Championnat du Monde! Un véritable morceau de bravoure sinueux et étroit, aussi bien dans sa partie montante que descendante vers Recoubeau-Jansac, qui requiert une concentration de tous les instants" savoure déjà l'Automobile Club de Monaco.
Une épreuve à ne pas sous-estimer, tant par la topographie du terrain que les risques météo de l’année, avec notamment de nombreuses portions exposées au givre.

Enfin, retour nocturne dans les Hautes-Alpes à Aspremont pour ce samedi 25 janvier depuis La Bâtie-des-Fonts. Près de 18 kilomètres pour les spéciales 12 et 15.
C’est la version modifiée de "Valdrôme/Sigottier" de 2019. Une spéciale très rythmée, qui débute désormais depuis la Bâtie-des-Fonds, l'un des plus petits villages de France (2 habitants recensés) où la Drôme prend sa source.
"La route est d’entrée étroite sinueuse en direction du col de Carabes (1261m), frontière naturelle entre les départements de la Drôme et des Hautes-Alpes. La descente est très technique jusqu’à La Piarre, avant d’attaquer une partie finale très rapide de 8 kilomètres jusqu’à Aspremont" décortique l'Automobile Club de Monaco.

Dimanche, les classiques avant le Rocher
Dimanche 26 janvier, c'est à l'aube que les pilotes affronteront de nouveau la vallée de l'Avance puis le pays Dignois. Avant la traditionnelle Power-Stade dans l'arrière-pays niçois.
La 18ème et dernière spéciale verra s'affronter les pilotes entre La Bollène-Vésubie et Peïra-Cava sur près de 18 kilomètres. C’est le mythique "Turini" dans sa variante 2018/2019 avec un départ dans le centre de La Bollène-Vésubie, où, pour le spectacle, les concurrents auront a effectué un 360 degrès devant la Mairie.
"La montée vers le col (1607 mètres) ne pose ensuite aucun problème majeur vu son orientation géographique et sa topographie. Les difficultés sont à l’approche du sommet et dans la sinueuse et rapide descente en sous-bois vers Peïra-Cava, là où la neige et la glace font partie intégrante du décor à cette période de l’année" conclut l'Automobile Club de Monaco.
Une fois de plus, c'est le belge Thierry Neuville, chez Hyundai, qui a décroché le temps record sur ce parcours. C'était en 2019 avec un chrono de 11 minutes et 25 secondes soit une vitesse moyenne de 105 km/h.
