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Hautes-Alpes: le procès du "Boss" de Serre-Chevalier renvoyé au 14 avril

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Thierry Gasquet dit "le Boss", ainsi que son ami qui se décrit comme sa "nourrice" devront rester en détention jusqu'à la date de leur procès. Le restaurateur est accusé de trafic de stupéfiants.

Un dossier "exceptionnel" pour le procureur de la République. Ce vendredi après-midi, Thierry Gasquet, directeur du bar-restaurant "l'Endroit" et habitant bien connu de la vallée de Serre-Chevalier, a comparu devant le tribunal correctionnel de Gap pour trafic de stupéfiants, en l'occurrence de la cocaïne.

Âgé de 59 ans, il s'est présenté à la barre avec son ami de longue date présenté comme sa "nourrice", un habitant de Saint-Chaffrey. 

Durant cette audience, la question était de savoir si les deux prévenus devaient rester ou non en détention. La décision est tombée: les deux amis devront rester en détention jusqu'au 14 avril, date de leur procès.

Devant la justice, il n'aura suffi que de quinze minutes pour que des demandes de renvois soient faites par les deux prévenus. Ils ont expliqué devant la barre vouloir préparer au mieux leur défense.

1.440.000 euros de chiffre d'affaires

Pour Florent Crouhy, procureur de la République de Gap, la réponse a été immédiate. Il a sollicité des mesures de sûreté, compte tenu "de la nature des infractions" et du nombre conséquent de clients.

Il a également rappelé le montant du chiffre d'affaires évalué par les enquêteurs: une somme qui avoisine les 1.440.000 euros.

"Le prix du gramme était vendu à 100 euros. C'est le prix qui a été indiqué. Il s'agit seulement du chiffre d'affaires. Ce n'est même pas le bénéfice" a expliqué le procureur de la République dans la salle d'audience.

Florent Crouhy a jugé cette mesure indispensable pour garantir la représentation des prévenus en justice, éviter une possible consultation entre eux, des pressions sur les témoins ou encore la reprise des infractions. 

Un prévenu aussi consommateur

Des motifs retoqués par les avocats de la défense. Me Leclerc, représentant du "Boss", a déclaré que "la détention devait rester une exception. Peu importe le dossier".

L'avocat a affirmé que son client n'avait aucune intention de fuir, d'abandonner sa famille présente dans la vallée. Aucun risque de concertation ou de pressions également puisque "tout a déjà été dit dans ce dossier". Pour lui, les consommateurs ont déjà donné des noms.

Thierry Gasquet a quant à lui reconnu devant le tribunal être alcoolique et consommé de la cocaïne depuis maintenant six ans. Il a fait part de sa volonté de vouloir être aidé. Un problème qui, pour Me Leclerc, ne peut se régler en prison : "Ce n'est pas le meilleur endroit". 

Un risque de 10 ans d'emprisonnement

Une demande de placement sous contrôle judiciaire auprès de sa femme dans sa résidence, située au Lavandou, dans le Var, a été faite. Le directeur de "l'Endroit" a indiqué accepter la surveillance électronique.

Le "Boss" a également expliqué avoir besoin de temps pour trouver quelqu'un pour le remplacer en tant que chef-cuisinier. Une demande formulée également par Me Amafroi-Broisat, l'avocate de la "nourrice". 

C'est après une suspension d'audience d'une trentaine de minutes que la décision est tombée. Thierry Gasquet et son complice devront rester en détention avant leur procès prévu pour le 14 avril prochain, dès 14 heures. L'un à la maison d'arrêt de Luyne, l'autre à Gap.

Les deux prévenus encourent toujours jusqu'à 10 ans d'emprisonnement pour des faits qui durent depuis mars 2017.

Juliette Moreau Alvarez