Hautes-Alpes : le comité de soutien à Valérie Pécresse peine à s’organiser

Chantal Eyméoud et Arnaud Murgia ne souhaitent pas en être. Pierre Vollaire hésite quand d’autres refusent clairement de s’impliquer si Roger Didier en prend la tête.

Le comité de soutiens à Valérie Pécresse verra-t-il le jour dans les Hautes-Alpes? Si dans la plupart des territoires, les équipes de la candidate LR se mettent déjà au travail, la campagne haut-alpine peine à se lancer véritablement.

Fin décembre, le maire de Gap, Roger Didier, a été approché pour piloter le comité dans ce département cher à Valérie Pécresse. Si elle est née en région parisienne, la présidente de la région Île-de-France reste liée aux Hautes-Alpes, un département où toute la branche paternelle de sa famille, la famille Roux, est ancrée depuis plusieurs générations. Le choix de Roger Didier, proche de Pierre et Dominique Roux, demeurait donc naturel pour Valérie Pécresse.

Sauf que le maire de Gap n’est pas encarté aux Républicains. "Cela n’est pas un problème puisqu’un comité de soutiens est là pour élargir la base", souffle un militant LR. Avant de poursuivre : "le vrai problème, c’est que Roger ne sait pas travailler en équipe". 

Une co-présidence qui pose question

Consciente des difficultés du maire de Gap à fédérer autour de lui, l’équipe parisienne de Valérie Pécresse tente donc le pari d’une co-présidence en sollicitant Jean-Marie Bernard, président du Conseil Départemental et fidèle aux Républicains.

"Au début, Didier voulait faire de Jean-Marie le vice-président du comité. Mettre un président encarté vice-président d’un maire qui ne l’est pas, il fallait oser", soupire un proche de Jean-Marie Bernard. Contacté, le président du Conseil Départemental balaye ces "rumeurs".

"Moi, je n’ai de problème avec personne et je sais travailler avec tout le monde. L’important, c’est de faire gagner Valérie Pécresse. Le reste m’importe peu", confirme Jean-Marie Bernard à BFM DICI.

Le président s’impliquera donc dans la campagne de Valérie Pécresse. 

Murgia et Eyméoud disent "non"

Ce qui n’est pas le cas d’un autre poids lourd de la droite dans le département : Arnaud Murgia. Le maire de Briançon a fait savoir à Valérie Pécresse et à Roger Didier qu’il ne souhaitait pas s’impliquer dans la campagne après seulement un an de mandat.

"Je ne veux pas m’éparpiller. Je veux être à 100% concentré sur ma ville. De plus, ma grande proximité avec Bruno Le Maire a joué dans mes choix", admet Arnaud Murgia.

De là à le voir soutenir Emmanuel Macron en avril prochain? Suspens. Autre défection, plus attendue, au sein du comité de soutiens à Valérie Pécresse, celle de Chantal Eyémoud. Selon nos informations, la maire d’Embrun a clairement dit "non" au maire de Gap pour une vice-présidence au sein de la structure. La vice-présidente de la région Provence-Alpes-Côte-D’azur, qui vient de s’engager dans le parti d’Édouard Philippe (Horizons), votera Emmanuel Macron dès le premier tour en avril.

De son côté, Pierre Vollaire, délégué des Républicains dans la deuxième circonscription, hésite à s’engager. "Pour le moment, cela manque de clarté. Qui fait quoi?" demande le maire des Orres, qui a par le passé été l’adjoint de Roger Didier à la ville de Gap. Avant que les deux hommes ne se séparent.

Tout comme pour son homologue de la première circonscription, Serge Moro. "Ce comité est conçu pour ouvrir le soutien à Valérie. Qui du monde économique, sportif ou culturel aura envie de suivre un homme isolé comme Roger Didier?" s’interroge un sympathisant LR qui assiste, au premier rang, à ces tractations internes. 

"La fédération LR 05 fait le job"

Et le président du parti dans tout ça? "Il faut faire la différence entre le comité de soutiens qui ouvre les horizons et le parti qui fait le job sur le terrain", explique Kévin Para, président des Républicains dans les Hautes-Alpes et également candidat aux législatives en juin prochain sur la première circonscription.

Et de conclure : "Nous tractons. Nous affichons. Nous déposons des papiers dans les boîtes aux lettres. Ne vous inquiétez pas, la campagne de Valérie Pécresse chez les LR 05, nous la faisons tous les jours".

Joints par téléphone, ni Roger Didier, ni Catherine Asso, animatrice désignée du comité de soutiens, n’ont pour l’instant répondu à nos sollicitations.

Par Valentin Doyen avec Anthony Audureau