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Hautes-Alpes: la commune de Risoul commande un audit financier sur la gestion de Labellemontagne

La station de Risoul

La station de Risoul - BFM DICI

L’objectif de cet audit financier est de savoir si la délégation de service public passée avec Labellemontagne est bien respectée.

La délégation de service public (DSP) qui lie la commune de Risoul à Labellemontagne est-elle respectée ? C’est ce que souhaite savoir le maire de la station puisque le conseil municipal a acté ce mardi la réalisation d’un audit financier par un cabinet spécialisé, a appris BFM DICI.

"C’est juste pour savoir où nous en sommes. Dans les prochains mois, de gros aménagements doivent être entrepris. Alors, nous souhaitons avoir toutes les cartes en main", explique Régis Simond, le maire de Risoul.

Deux cabinets de conseil ont été sollicités mais aucun n’a été choisi pour le moment. Un tel audit aura un impact financier non négligeable pour la commune puisqu’il faudra débourser plusieurs dizaines de milliers d’euros pour sa réalisation.

Le nouveau télésiège menacé?

Liée avec Labellemontagne jusqu’en 2036 pour l’exploitation de la station, la commune de Risoul souhaite se protéger et parer à toutes éventualités face notamment à l’explosion du coût de l’énergie. Les négociations tendues entre la SEM-Sedev à Vars et Labellemontagne au sujet de la liaison auront-elles raison des ambitions pour Risoul?

En décembre prochain, un nouveau télésiège doit être livré dans le secteur de l’Homme de pierre pour un coût d'un peu plus de 11 millions d’euros. Alors qu'aucun accord n'a pour le moment été trouvé pour l'ouverture de la liaison avec Vars, la société Labellemontagne prendra-t-elle le risque d’injecter autant d’argent pour cette nouvelle structure? D'autant que "ce télésiège n’entre pas dans le cadre du Plan montagne. Il n’était donc pas prévu que la région y participe financièrement", indique Régis Simond.

"En revanche, une partie de la neige de culture sous ce télésiège devait bénéficier de subventions. J’ai peur que cela soit gelé pour l’instant", admet le maire, qui ne manque pas de souligner "les bonnes relations" qu’il entretient avec Labellemontagne.

Le 16 janvier dernier, son voisin de Vars, Dominique Laudré, soumettait la possibilité de voir Risoul se passer des services de Labellemontagne en dénonçant la convention qui lie les deux parties.

"Clore les polémiques"

Il avait cité notamment le cas Orcières-Merlette. Après 19 ans de gestion par Labellemontagne, la société de Jean-Yves Rémy, le conseil municipal d’Orcières avait décidé de confier l’exploitation de son domaine à la Semilom, filiale de la société d'économie mixte de loisirs de la station. À Orcières, la délégation de service public prenait fin le 31 octobre.

À Risoul, dénoncer une telle convention ne pourrait se faire qu’en échange d’une indemnisation colossale de la commune vers l’entreprise qui exploite le domaine. À moins que Risoul n’arrive à prouver que Labellemontagne ne respecte pas les clauses du contrat signé par les deux parties. L'audit financier permettra à tout le monde d'y voir plus clair.

Pour Régis Simond, la situation est loin d’être tranchée. "Cet audit peut aussi permettre à Jean-Yves Rémy de clore les polémiques. Si l’audit vient à prouver que Labellemontagne fait correctement le job en respectant la DSP, ça sera la preuve qu’on fait bien de faire confiance à cette entreprise".

Valentin Doyen