Hautes-Alpes: Vars "contraint de renoncer à la liaison avec Risoul" cet hiver

INFO BFM DICI - Labellemontagne a proposé un plafond à hauteur de 400.000 euros pour la réversion dans le cadre du contrat qui lie les deux stations. Le maire de Vars refuse et annonce "renoncer à l’ouverture de la liaison".

C’est un coup de tonnerre qui se profile pour le début de la saison hivernale dans les Alpes du Sud. Selon les informations de BFM DICI, la liaison qui permet aux skieurs de profiter des domaines de Vars et Risoul sur une même journée n’ouvrira pas cet hiver.

Dans un communiqué transmis aux socio-professionnels varsincs, et que BFM DICI a pu se procurer, Dominique Laudré, le président de la SEM-SEDEV et maire de Vars indique être "contraint de renoncer à l’ouverture de la liaison avec le domaine skiable de Risoul pour la saison 2022-2023. Aucun accord n’ayant pu être trouvé concernant la valorisation des flux de skieurs entre les deux stations". Et de poursuivre: "les deux sociétés exploiteront leur domaine indépendamment l’un de l’autre".

"Tout le monde va y perdre"

Depuis plusieurs années, Vars et Risoul renégocient régulièrement les conditions de réversion basées sur le passage des skieurs d’un domaine à l’autre au cœur de la Forêt Blanche. Mais les nouvelles négociations ont échoué.

"Le contrat était tacite et il a été dénoncé par Vars. Tout le monde va y perdre dans cette histoire", indique Jean-Yves Rémy, patron de Labellemontagne et exploitant de Risoul.

"Nous avons proposé un plafond pour la réversion afin que ni Vars, ni Risoul, ne soit en difficulté lors d’une année exceptionnelle marquée par une difficulté climatique par exemple. Mais cela n’a pas suffi…", regrette Jean-Yves Rémy.

Selon nos informations, la somme de 400.000 euros par saison a été proposée. Refus de Vars qui ne souhaite pas de plafond. "Sur certaines années, cela pourrait monter à un million d’euros. Accepter ce contrat, c’est créer du déficit et engager ma responsabilité. Je vais donc tout faire pour remettre Vars autour de la table. Mais la plus jolie fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a", conclut le patron de Labellemontagne.

La communication est-elle encore possible?

De son côté, le maire de Vars semble campé sur ses positions. "J’ai beaucoup de respect pour les gens de Risoul et je pense qu’ils ont du respect pour Vars. Nous, nous réinjections le moindre centime dans le développement de la station. Risoul est gérée comme un privé, ce que je conçois. Mais la dynamique ces dernières années est de notre côté. Il est donc normal, compte tenu des investissements dans ma commune, que Risoul reverse davantage. Je ne peux donc pas décemment demander à mes salariés de redoubler d’efforts sans que Risoul ne joue le jeu", explique Dominique Landré.

Et d’ajouter: "c’est triste mais j’ai connu Vars sans Risoul et Risoul sans Vars. Cela fonctionnait". A la question: pensez-vous que le dialogue soit encore possible avant le début de la saison? Les deux hommes répondent: "oui". Mais Dominique Laudré précise que "si la liaison n’ouvre pas", ils tiendront une conférence de presse.

"Vars est considérée comme le vilain petit canard dans cette histoire. Mais il sera bon que le public connaisse les chiffres exacts. De ce que Vars rapporte à Risoul et inversement. Et ainsi, tout le monde saura pourquoi nous ne pouvons pas accepter ce qui est sur la table. Surtout à l’aube d’une saison qu’on annonce incertaine en raison des coûts de fonctionnement", détaille l'élu.

Ces derniers mois, un audit a été mené par une société indépendante mandatée par les deux stations.

Chaque hiver, il y aurait ainsi 540.000 passages de skieurs qui ont acheté leur forfait à Risoul mais qui utilisent les remontées de Vars. Vars demande plus d’un million d’euros pour compenser ce delta défavorable. 83% des gens qui achètent le forfait de la forêt blanche sur Vars restent skier sur Vars. Le prix du forfait de la forêt blanche à Vars restera à 47,50 euros sans le domaine de Risoul.

Valentin Doyen