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Fusion de Saint-Bonnet et La Fare-en-Champsaur: Christophe Boyer se défend de "tirer les ficelles"

La mairie de La Fare-en-Champsaur (illustration).

La mairie de La Fare-en-Champsaur (illustration). - BFMTV

L’ancien maire se défend d'être à l'origine du projet de fusion entre Saint-Bonnet et La Fare-en-Champsaur. Il fustige un "abandon complet des habitants", après la démission surprise de Jérôme Roux.

Agacé. Lorsque l’on échange par téléphone avec l’ancien maire de La Fare-en-Champsaur (Hautes-Alpes), Christophe Boyer a bien des choses à dire. Et surtout des accusations à balayer, en particulier sur le projet de fusion entre La Fare et Saint-Bonnet, récemment remis en cause par la démission du maire actuel de La Fare-en-Champsaur, Jérôme Roux.

Christophe Boyer dément en effet avoir poussé pour le projet de fusion avec le voisin Saint-Bonnet. "Je ne tire pas les ficelles. J'ai suivi le dossier de la fusion comme j'ai pu, mais je n'avais pas accès à la mairie", déclare celui qui était jusqu’à présent le premier adjoint de l'actuel maire démissionnaire, Jérôme Roux.

Une ambiance tendue

Entre les deux anciens édiles, le torchon brûle. "C'est Monsieur Jérôme Roux qui a présenté le projet aux trois adjoints, on a dit oui et le lendemain même, il était à Saint-Bonnet. Nous avons dit 'oui, nous le suivons', mais ce n'est pas nous qui avons lancé le projet", poursuit Christophe Boyer. Plus sévère, il enfonce le clou: "la démission de Monsieur Roux est un abandon complet des habitants à un moment important dans la vie de la commune".

Une ambiance politique particulièrement tendue, mais qui n’est pas nouvelle à La Fare. Depuis 2020, la mairie a connu en son sein une dizaine de démissions, preuve que les difficultés étaient déjà perceptibles avant que le projet de fusion ne soit mis sur la table.

Du côté de Saint-Bonnet-en-Champsaur, Laurent Daumark, le maire, était très clair à propos du départ précipité de Jérôme Roux.

"Cette démission ne change rien pour nous. Le projet de fusion continue, nous attendons la consultation citoyenne", disait-il encore récemment. Sauf que d’autres adjoints ont suivi et ladite consultation, prévue le dimanche 24 novembre, a tout simplement été annulée. Les électeurs de la Fare n’ont alors pas pu accepter, ou rejeter, le rapprochement avec Saint-Bonnet.

"Je ne trouvais plus ça légitime"

En poste depuis octobre 2023, Jérôme Roux a remis sa démission à la préfecture des Hautes-Alpes le lundi 18 novembre. Une démission surprise survenue un mois à peine après la démission de deux conseillers municipaux, et seulement quelques jours avant la consultation citoyenne sur la fusion des deux communes.

Cette consultation a d'ailleurs cristallisé les tensions ces dernières semaines. Dernier épisode en date: la volonté d'instaurer un quota de 153 votes sur une population d'un peu plus de 400 habitants. Selon Jérôme Roux, cela pouvait déséquilibrer le vote en faveur du rapprochement avec Saint-Bonnet.

Il a alors préféré partir, les cinq membres restants de son bureau communal lui ayant emboîté le pas.

"Mon choix a été de démissionner avant le vote par rapport à ce calcul du mode de scrutin et par rapport à la légitimité de voter à cinq ou six un projet assez important", estime le maire démissionnaire.

Quel avenir pour la fusion?

De l'autre côté du Drac, la situation ne fait pas les affaires de la commune voisine de Saint-Bonnet. Contacté par BFM DICI, le maire de Saint-Bonnet Laurent Daumark prend acte.

"On subit la situation, c'est dommage parce que ça reste un beau projet d'avenir. On ne peut pas non plus faire cette fusion tout seul", déclare-t-il. La non-tenue de la consultation à La Fare enterre pour l'instant le projet de fusion des deux communes, qui aurait dû se faire obligatoirement au 1er janvier 2025.

En attendant, l'urgence est la tenue au début de l'année d'élections partielles intégrales à La Fare, avant les élections municipales prévues en 2026.

Il faudra donc encore attendre un peu plus d'un an avant de savoir si, oui ou non, il y aura bien une fusion entre Saint-Bonnet et la Fare.

Julie Cedo, Valentin Doyen