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Disparition d’Émile: le Vernet tente péniblement de reprendre "une vie normale"

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Les animations estivales prévues dans les prochains jours dans le village sont maintenues. Mais les commerçants observent naturellement une baisse de la fréquentation. En raison de la conjoncture économique et parce qu’une chape de plomb isole le Vernet depuis la disparition d’Émile.

Une montée vers la cabane de l’Ubac, un apéritif et un casse-croûte tiré du sac. Le programme de la troisième fête de la transhumance laisse imaginer des familles heureuses et des organisateurs ravis de faire découvrir leur territoire aux touristes le mardi 8 août prochain. Sauf qu’elle se tiendra au Vernet, commune meurtrie depuis la disparition du petit Émile le 8 juillet dernier.

"Nous tentons de prouver que la vie continue, même si ce n’est pas simple" souffle une cadre de la municipalité. La mairie subit d’ailleurs le courroux d’internautes qui ne comprennent pas que des animations festives puissent être maintenues alors qu’un petit garçon de deux ans et demi est toujours porté disparu.

"Nous leur disons qu’on pense toujours à Émile. Que nous attendons des réponses à nos interrogations. Mais que nous devons avancer" conclut la municipalité. 

"La vie doit reprendre"

Au Vernet, chacun essaye de retrouver le cours d’une "vie normale". A commencer par la famille d’Émile. Ces derniers jours encore, sa maman, sa petite sœur, des oncles et tantes ont de nouveau été aperçus à la piscine du village juste avant la fermeture.

Isolée, à l’écart des autres nageurs, la famille a profité du bassin avant de regagner leur maison du Haut-Vernet. Dans ce hameau, justement, une voisine a voulu s’assurer que la famille d’Émile n’était pas opposée à l’organisation d’un anniversaire dans une batisse à proximité. Les proches du petit garçon n’y auraient vu aucun inconvénient, puisque "la vie doit reprendre".

Les commerçants à la peine

Dans les commerces du village, l’optimisme n’est pas forcément de mise. "Clairement, on a moins de monde que les autres années. Mais la conjoncture économique n’y est pas pour rien" indique Sébastien, le patron du Bistrot, qui fait office de bar mais aussi d’épicerie. De l’aveu même de ce commerçant, quelques volets de résidences secondaires, habituellement ouverts à cette époque, sont fermés aujourd’hui.

Cécile, de l’Inattendu, situé en dehors du bourg principal, assure "ne pas avoir eu d’annulations massives" dans son hôtel. "Mais globalement, le niveau est à la baisse et je pense que c’est général en raison de la crise du pouvoir d’achat", estime-t-elle.

Le 8 août prochain, le concert organisé à l’Inattendu est maintenu. Des animations, Annabelle, de La Colline des Lutins en propose aussi mais la réalité économique est brutale.

"Notre chiffre est divisé par trois. Autant sur le parcours pour enfant que pour le foodtruck. Nos animations sont prévues pour les enfants de 1 à 12 ans, des enfants comme Émile" souffle la commerçante qui a reçu "des appels de parents qui voulaient savoir si son activité était sécurisée".

Ce mardi, un accompagnateur en montagne est présent à la Colline des Lutins pour lire des contes aux bambins. "Ce qui nous a fait mal, c’est l’arrêté d’interdiction d’aller au hameau. Tout le monde à l’extérieur pensait que c’était le village entier qui était fermé" regrette Annabelle.

Selon les informations de BFM DICI, cet arrêté interdisant la circulation et le déplacement dans le hameau du Haut-Vernet ne devrait pas être renouvelé par le maire de la commune. Il doit prendre fin le lundi 31 juillet prochain.

Valentin Doyen