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Disparition d'Émile: comment les enquêteurs tentent de sortir de l'impasse

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L'ouverture d'une instruction judiciaire dans cet épineux dossier permet à la justice d'obtenir de nouvelles armes en cas de doutes. En parallèle, l'analyse des données récoltées se poursuit.

Onze jours plus tard, le mystère demeure. Le samedi 8 mai dernier dans le hameau du Haut-Vernet, le petit Émile, âgé de deux ans et demi, échappait brièvement à la vigilance de ses grands-parents et se volatilisait sans laisser la moindre trace. Depuis, et malgré le travail acharné des gendarmes mobilisés dans ce dossier, l'enfant reste introuvable et les pistes se tarissent les unes après les autres.

Disparition d'Émile : comment sortir de l'impasse ?
Disparition d'Émile : comment sortir de l'impasse ?
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L'enquête évolue

Une impasse dont la justice souhaite désormais s'extraire. Ce mardi, l'enquête a été confiée à deux juges d'instruction du pôle d'Aix-en-Provence. Ce tribunal dispose d'un pôle d'instruction criminel au cas où la thèse criminelle venait à survenir, mais, à date, aucune piste n'est ni privilégiée, ni exclue.

L'ouverture de cette instruction judiciaire s'explique notamment par "la masse considérable d'éléments collectés durant la première semaine d'enquête", mais aussi par "la complexité de l'affaire", souligne le procureur de la République de Digne-les-Bains Rémy Avon dans un communiqué.

Dans les faits, ces deux juges pourront désormais réaliser des perquisitions sans l'assentiment des personnes visées, procéder à des écoutes téléphoniques mais aussi à la mise en place de dispositifs de géolocalisation.

En revanche, à ce stade, ils ne peuvent pas placer un éventuel suspect en garde à vue, sauf piste criminelle sérieuse. Pour l'heure le dossier n'est ouvert que pour recherche des causes de disparition inquiétante, un motif qui peut évoluer au fil des recherches.

Un travail titanesque

Surtout, les deux juges vont devoir travailler en étroite collaborations avec les 25 gendarmes enquêteurs de la Section de recherche de Marseille et du groupement de gendarmerie des Alpes-de-Haute-Provence, qui composent la cellule nationale d’enquête mise en place par la justice dans le cadre de cette affaire.

Depuis que les investigations ont entamé leur deuxième phase, un temps long, ceux-ci sont chargés d'analyser les données récoltées lors de la première étape de l'enquête, composée entre autres des ratissages et des auditions. Dans le détail, ils doivent éplucher 1600 bornages téléphoniques, 500.000 photos de péage, mais aussi procéder à des auditions complémentaires.

"C'est un travail de longue haleine", confirme à BFMTV Jacques Dallest, magistrat honoraire, ancien juge d’instruction et procureur de la République. "Ils vont essayer d’identifier chaque numéro, c’est un travail long pour savoir si les personnes dont le numéro a borné étaient là précisément, ce qu’elles faisaient. C'est un travail classique".

"Par élimination, ils vont arriver à des personnes qui ont pu possiblement intervenir, mais ce n’est pas une certitude", dit-il.

Selon lui, les effectifs mis en place dans ce dossier sont suffisants, mais les résultats viendront avec le temps. "Il faut du temps, dans une affaire énigmatique. Il y a le hasard, la chance et le travail, il n'y a pas besoin de moyens considérables. Maintenant, c’est un travail classique", termine-t-il.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV