Briançon: les migrants et les bénévoles évacués après l'occupation d'un centre de vaccination

"Madame la préfète, à quand un réel lieu d'accueil?" La banderole était fixée sur la devanture de l'ancienne école du Prorel, reconvertie en centre de vaccination contre le Covid-19, samedi, à Briançon. Les lieux ont été occupés une partie de la journée par une cinquantaine d'associatifs et de migrants. Ils ont été évacués par la police en fin d'après-midi.
Si "Les Solidaires de Briançon" et les exilés ont choisi ce lieu, c'est pour alerter les autorités sur la nécessité de mettre à disposition des hébergements d'urgence, alors que les premières neiges tombent.
"Actuellement, les associations sont au maximum de leurs efforts et peuvent difficilement faire plus", soutient Thomas Hulin, membre des "Solidaires de Briançon", au micro de BFM DICI. "Nous sollicitons simplement la collectivité, les élus, les représentants de l'État. Qu'ils prennent leur responsabilité et mettent à disposition des moyens qui existent."
La colère du maire de Briançon
Plus concrètement: "On espère toutes et tous ici présents que les pouvoirs publics mettent à disposition, par exemple, un nouveau lieu pour les gens qui arrivent et les moyens d'accompagnement également. Il s'agirait d'un accueil de nuit comme de jour, et pas simplement de lits, pour permettre aux gens de poursuivre leur trajet", détaille-t-il.
Si l'évacuation des lieux s'est déroulée dans le calme, l'occupation a néanmoins ulcéré Arnaud Murgia, maire Les Républicains de Briançon.
"Les associations pro-migrantes viennent d’envahir illégalement le centre de vaccination anti-Covid du Prorel et de s’y enfermer", s'est indigné l'élu sur Twitter. "Cette stratégie du harcèlement des pouvoirs publics ne trouvera qu’une seule réponse: la fermeté."
Et le maire d'ajouter: "Que les choses soient claires: je ne laisserai personne installer dans notre ville une loi et des règles différentes de celles de la République, et je viens donc de saisir à l’instant la Préfète de l’évacuation par les moyens de la force publique."
De retour à l'église Sainte-Catherine
Cette occupation de l'ancienne école résulte notamment de la fermeture, dimanche dernier, des locaux de l'association "Les Terrasses de Briançon". Le soir-même, environ 200 migrants n'ont eu d'autre choix que s'établir dans la gare de la commune, le temps d'une nuit. Une importante partie d'entre eux ont depuis quitté la ville. Ceux qui ont souhaité rester ont été pris en charge à l'église Sainte-Catherine.
"À Briançon, il fait déjà froid, et on ne peut pas laisser les gens dormir dehors. Ils ne voulaient pas passer une deuxième nuit dans la gare qui n'était pas très chauffée", a souligné Mgr Xavier Malle, évêque de Gap, qui défend une action "humanitaire".
Le lieu d'hébergement se veut provisoire, a-t-il souligné, compte tenu de sa configuration. Mais c'est bien là, dans la salle paroissiale, que les migrants ont passé la nuit de samedi.