Briançon: près de 200 de migrants trouvent refuge à la gare, après la fermeture des Terrasses solidaires

Débordé par l'afflux de migrants de ces dernières semaines, le Refuge solidaire de Briançon a fermé ses portes "pour des raisons principalement de sécurité", explique l'association sur sa page Facebook.
Quelque 200 personnes sont arrivées au refuge ces derniers jours, alors que la capacité du refuge n'est que de 80 places, en raison des normes de sécurité. "Qu'est-ce qu'on demande à l'Etat? À l'aide, au secours! Quand il y a une catastrophe climatique tout se met en place, on ouvre des gymnases, là on est sur une catastrophe humaine, et il n'y a rien", déplore Jean Gaboriau, administrateur de l'association Refuges solidaires et des Terrasses solidaires.
Fin août, l'association avait pourtant quitté l'ancienne caserne située à côté de la gare, pour Les Terrasses solidaires, un nouvel immeuble, bien plus grand (1600m2). Situé au niveau de la Route de Grenoble, cet ancien sanatorium avait été acquis en juin 2021 grâce à des donations privées et l'apport de plusieurs associations et fonds privés.
Des migrants dans le hall de la gare de Briançon
Sans lieu d'accueil où se mettre à l'abris, des centaines d'exilés ont passé la nuit dans le hall de la gare de Briançon, en attendant de pouvoir monter dans un bus pour rejoindre Grenoble.
Avec la mise en place du pass sanitaire dans les transports, quitter la ville est devenu un vrai parcours du combattant et les difficultés que rencontrent les réfugiés pour payer des transports en commun sans carte bancaire n’arrangent rien.
D'après la préfecture des Hautes-Alpes "150 à 200 personnes" occupent le hall de la gare. "La préfète des Hautes-Alpes a mobilisé les moyens nécessaires pour maintenir l'ordre public et aucun trouble n'a eu lieu", assure la préfecture dans un communiqué.
Le maire dénonce l'irresponsabilité de l'association
Le maire LR de la ville, Arnaud Murgia, n'a pas tardé à réagir sur Twitter pour dénoncer l'irresponsabilité de l'association et "l'occupation de la gare [...] qui s'apparente à un bras de fer avec les autorités": "Ceux qui ont fait l'acquisition d'un bâtiment pour y organiser eux-mêmes l'accueil des migrants ne peuvent pas quelques semaines après l'ouverture mettre tout le monde dans la rue pour se décharger sur l'État ou la ville", écrit-il sur Twitter.
Arnaud Murgia a également demandé des moyens supplémentaires au gouvernement et notamment au ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, avec qui il assure "être en contact direct". Le président de la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur lui a apporté son soutien sur Twitter.
De leur côté, l’association des Terrasses Solidaires expliquent que deux lettres ont été envoyées à la préfète des Hautes-Alpes, Martine Clavel, pour rappeler à l'État ses responsabilités. "On ne rouvrira pas tant qu'il n'y aura pas de nouvelles conditions et de l'aide de l'État", prévient Jean Gaboriau. L'association a également mis en ligne une cagnotte pour continuer à financer son travail bénévole.
Dans son communiqué, la préfecture indique que "des solutions sont étudiées pour le transport des personnes présentant les conditions pour cela, tout comme la prise en compte des personnes en situation de vulnérabilité". La préfecture défend par ailleurs l'action de l'Etat et assure qu'en matière d'hébergement d'urgence "les moyens de l'Etat ont été considérablement accrus ces dernières années". Malgré "239 places pérennes", la préfecture nuance: "l'hébergement d'urgence inconditionnel ne signifie pas illimité".