
L'abbé Pierre accusé de violences sexuelles
Accusé par plus de 20 femmes de violences sexuelles, l'Abbé Pierre, mort en 2007, fut pendant un demi-siècle l'infatigable défenseur des démunis, des sans-toit et des sans-droits, ce qui lui valut le soutien et l'admiration des Français, dont il était l'une des personnalités les plus aimées. Le curé des pauvres, de son vrai nom Henri Grouès, décédé à l'âge de 94 ans, restait dans le souvenir cette frêle silhouette drapée dans sa soutane ou son long manteau noir, portant béret, canne et godillots. Mais après la publication en juillet d'une enquête commandée par Emmaüs et la Fondation Abbé Pierre, un nouveau rapport révélé vendredi 6 juillet accable davantage l'homme d'Eglise : au total, 24 femmes accusent le prêtre de violences sexuelles, des années 1950 aux années 2000. Les personnes qui ont témoigné sont ou ont été bénévoles d’Emmaüs, salariées de lieux dans lesquels a séjourné l’Abbé Pierre, membres de familles proches du prêtre ou encore des personnes rencontrées lors d’événements publics, précise Egaé, le cabinet chargé en juillet par les deux organisations de recueillir de potentiels nouveaux témoignages. Baisers imposés, fellations forcées, propos à caractère sexuel... À la suite de ces nouveaux témoignages, dont certains portent sur des faits pouvant s'apparenter à des viols ou concernent des mineures, la Fondation Abbé-Pierre a annoncé sa décision de changer de nom. Emmaüs a en outre fait savoir que le lieu de mémoire dédié au prêtre situé à Esteville (Seine-Maritime) serait définitivement fermé.