Carlos Tavares compte parmi les patrons les plus brillants du milieu des affaires françaises, mais son profil tranche par rapport aux autres grands capitaines d'industrie. Dans ce premier épisode, nous revenons sur les origines de ce pur produit de Renault.
“Un très brillant sujet”. Ce sont les mots de Louis Schweitzer, président de Renault de 1992 à 2005. Le sujet, bien sûr, c’est Carlos Tavares, qui sort de Centrale en 1991 et se retrouve immédiatement embauché au centre d’essais Renault à Aubevoye, dans l’Eure. Il est immédiatement repéré et pousse ses pions jusqu’à se voir confier, en 1998, un chantier d’ampleur : le restylage de la Mégane et de ses dérivés, dont le Scenic, dont il se vendra plus de 4 millions d’exemplaires. Puis en 1999, sa carrière prend un nouveau tournant.
“Nous sommes devenus des psychopathes de la performance”. Carlos Tavares l’admet bien volontiers, il a ses obsessions. Et parmi elles, réduire le plus possible les coûts des entreprises qu’il dirige. À son arrivée début 2014 à Peugeot-Citroën, c’est une cure d’austérité qui se profile pour la marque. Côté syndicats et salariés, ce transfuge du concurrent inquiète.
Le 16 janvier 2021, Carlos Tavares frappe un grand coup : PSA se rapproche officiellement de Fiat-Chrysler. Le président du Conseil de surveillance, Louis Gallois, salue à l’époque “la plus grande fusion de l’industrie automobile depuis son origine". Stellantis est finalement rattrapé en 2024 par les travers de la méthode Tavares, la précieuse marge descend sous les 10% pour la première fois depuis des années. Le patron se retrouve poussé vers la sortie.