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Manifestation à Strasbourg: quatre mois de prison avec sursis requis contre un militant CGT

Syndicalistes de la CGT (illustration).

Syndicalistes de la CGT (illustration). - Jeff PACHOUD

Lors de la dernière manifestation à Strasbourg, l'homme avait lancé une bouteille sur les forces de l'ordre et avait été interpellé.

Le parquet a requis ce lundi quatre mois de prison avec sursis contre un militant CGT poursuivi pour avoir jeté une bouteille contre les forces de l'ordre lors d'une manifestation à Strasbourg la semaine dernière.

Plus d'une trentaine de personnes ont manifesté devant le tribunal judiciaire de Strasbourg en soutien à leur camarade interpellé à l'issue de la manifestation de jeudi.

"Je regrette mon geste"

Jérôme Herrbach, métallurgiste d'une cinquantaine d'années et salarié de l'usine Safran de Molsheim (Bas-Rhin), avait été placé en détention provisoire en vue de son procès en comparution immédiate.

Il faisait partie du service d'ordre intersyndical chargé d'encadrer la manifestation contre la réforme des retraites. "Je regrette mon geste et en assumerai la responsabilité", a déclaré devant la cour Jérôme Herrbach, qui a reconnu les faits.

"À la fin, on s'est retrouvé place de la République, il y avait beaucoup de monde. Il y a eu du brouhaha. On s'est fait gazer. J'ai perdu mon sang froid et j'ai jeté une bouteille, je ne sais pas pourquoi. Heureusement, il n'y a pas eu de blessés", a-t-il ajouté.

La procureure Élise Wolton a requis quatre mois de prison avec sursis, interdiction de port d'arme pendant trois ans, inéligibilité et interdiction de manifester pendant un an. "Il a eu le tort d'avoir ce réflexe pour lequel il va payer", a déclaré l'avocate du prévenu, Caroline Bolla. Elle a demandé que l'interdiction de manifester ne soit pas prononcée.

Au total, neuf personnes avaient été interpellées lors de la manifestation, qui avait rassemblé entre 3.400 et 10.000 personnes, selon la préfecture et les syndicats.

"Je milite depuis une vingtaine d'années ici à Strasbourg. C'est la première fois qu'un militant est arrêté et maltraité de la sorte", a déclaré Amar Ladraa, responsable CGT métallurgie Grand Est à l'AFP. "Nous, on pense que c'est surtout une volonté de ce gouvernement d'en faire un exemple".

J. M. A. avec AFP