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Manifestation à Strasbourg: interpellée par deux députés sur des charges policières, la préfète répond

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Selon Josiane Chevalier, "aucun manifestant n'a été blessé". Une version qui contredit les accusations de la CGT du Bas-Rhin et deux députés qui accusaient ce jeudi la police de violences.

"Aucun manifestant n'a été blessé". La préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, a répondu ce vendredi matin dans un courrier aux accusations de violences policières de deux députés et de la CGT en marge de la 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites à Strasbourg.

Cela "montre la maîtrise de notre police républicaine en dépit des attaques violentes subies depuis plusieurs semaines par des casseurs qui s'agrègent aux manifestations", poursuit la préfète.

Pour elle, "les actes de violences [à l'encontre des forces de l'ordre] ne cessent d'augmenter en nombre et en intensité", notamment ce jeudi où "des violences inacceptables" se sont déroulées dans la capitale alsacienne, où 12 policiers ont été blessés.

"Que faisait ce service d'ordre intersyndical à cet endroit?"

La préfète du Bas-Rhin n'a pas été la seule à répondre aux accusations de la CGT et des députés strasbourgeois. Sylvain André, secrétaire zonal adjoint du syndicat CFDT Alternative Police à Strasbourg s'est exprimé sur BFM Alsace et raconte son point de vue.

"Il y a eu un grand nombre de black blocs qui ont décidé d'envahir le centre-ville, ce qui a dû occasionner l'obligation à énormément de forces de l'ordre de pouvoir les contrer afin qu'ils [ne] commettent pas de dégradations dans le centre-ville", explique-t-il.

Dès lors, selon lui, une colonne d'intervention devait se rendre quai des Bateliers mais a été "entravée par un service d'ordre intersyndical".

"Ils se sont mis en barrage pour bloquer le passage de ces véhicules, donc il s'agit d'une entrave. Je rappelle que c'est un délit", raconte Sylvain André.

Selon les dires du policier, plusieurs sommations ont été faites par l'autorité sur place mais le service d'ordre est resté en barrage. "À l'issue de cette sommation, il y a eu de grosses poussées de ces manifestants et ils en sont venus à des actes de violences commis par ces manifestants envers mes collègues."

Le policier se pose aujourd'hui une question: "Que faisait ce service d'ordre intersyndical à cet endroit, hors cortège syndical et pourquoi entraver la progression des véhicules de police?"

"On a été attaqué par la police"

La CGT du Bas-Rhin et deux députés de Strasbourg, Emmanuel Fernandes (LFI) et Sandra Regol (écologiste), avaient dénoncé ce jeudi des violences policières lors de la manifestation contre la réforme des retraites dans un courrier.

"Des élus, des familles, des collègues se trouvaient dans le cortège et ont subi pour certains des coups de matraque, pour d'autres des tirs de gaz lacrymogènes et ce, sans sommation", ont-ils écrit.

"Le responsable du service d'ordre intersyndical a été personnellement gazé, directement dans les yeux, alors qu'il tentait de négocier avec un chef de la police", indiquait ce jeudi Laurent Feisthauer, le responsable de la CGT 67.

Sur BFM Alsace ce vendredi matin, Gilles Dimnet, le responsable du service d'ordre intersyndical dans le cortège strasbourgeois, confirme que son service a "été attaqué par la police" par "des coups de matraque dans les jambes", avec "une violence inouïe ciblée sur le service d'ordre [...] et sans aucune explication".

Mais, selon la préfète, "le cadre légal a été respecté", écrit cette dernière dans son courrier.

Alixan Lavorel et Juliette Moreau Alvarez