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Manifestation du 6 avril: la CGT et deux députés dénoncent des violences policières à Strasbourg

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Des jets de grenades lacrymogènes et des coups de matraques sont pointés du doigt à la fois par le syndicat et les élus. Ces derniers ont interpellé la préfète du Bas-Rhin dans un courrier ce jeudi.

La CGT du Bas-Rhin et deux députés de Strasbourg ont dénoncé des violences policières lors de la manifestation contre la réforme des retraites de ce jeudi. 5600 personnes y ont pris part selon la préfecture et 15.000 d'après la CGT, a appris BFM Alsace.

"Le service d'ordre intersyndical a été violemment et délibérément agressé par la police", a affirmé dans un communiqué Laurent Feisthauer, le responsable de la CGT 67.

"Alors que la manifestation était loin d'être finie, nous avons déroulé un cordon de service d'ordre pour éviter que la manif ne soit mise en danger. La police nous a alors chargé. Aspergé de lacrymogène. Puis grenade lacrymogène. Et nous a frappé à coup de matraque et de bouclier", a-t-il relaté.

"Le responsable du service d'ordre intersyndical a été personnellement gazé, directement dans les yeux, alors qu'il tentait de négocier avec un chef de la police", a-t-il ajouté, joignant à son communiqué photo et vidéo.

Effets collatéraux

Deux députés de Strasbourg, Emmanuel Fernandes (LFI) et Sandra Regol (écologiste), ont eux aussi dénoncé des violences policières dans une lettre envoyée ce jeudi à la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier.

"Des élus, des familles, des collègues se trouvaient dans le cortège et ont subi pour certains des coups de matraque, pour d'autres des tirs de gaz lacrymogènes et ce, sans sommation", ont-ils écrit.

Ils ont aussi rapporté que des "clients qui étaient en terrasse" ainsi que "des Strasbourgeois, des touristes et des enfants ont également subi les effets collatéraux de cette charge en recevant des tirs de grenade lacrymogène répétés et directs".

Ils demandent à la préfète des éclaircissements "sur le déroulement des faits, sur la chaîne de commandement qui en a décidé et sur les raisons qui ont conduit à cette charge qui a mis en danger des civils et des mineurs".

Sollicitée par l'Agence France-Presse (AFP), la préfecture du Bas-Rhin n'a pas commenté ce courrier.

Le 23 mars, Emmanuel Fernandes avait déjà déposé un signalement au parquet de Strasbourg après la retenue de manifestants dans une "nasse" où ils ont subi selon lui un "gazage".

Jets de projectiles

Dans la soirée, un cortège spontané de 200 à 300 personnes, selon un journaliste de BFM Alsace, s'est formé peu de temps après la fin de la manifestation déclarée sur la place de la République.

Une source policière auprès de BFMTV indique qu'une "horde d’individus cagoulés" a forcé un barrage, pont Sainte-Madeleine, maintenu par les policiers pour protéger le centre-ville". 

De violents affrontements ont alors éclaté entre les forces de l'ordre et des personnes qui y ont participé. Les forces de l'ordre ont notamment été visées par des jets de projectiles.

La préfecture fait état de douze policiers blessés. Selon une source policière, certaines présentent "des lésions au niveau des tympans", tandis qu'un "officier a également été blessé au visage par un mortier".

Cinq personnes ont été interpellées lors de la manifestation de ce jeudi selon la préfecture, sept selon une source policière. Six véhicules de police ont également été dégradés.

BFM Alsace avec AFP