Var: à Hyères, un troupeau de chèvres débroussaille pour limiter les risques d'incendie

Ninon Megglé et sa trentaine de chèvres sillonnent depuis plus d’une semaine un terrain de Hyères (Var) d’un hectare. Son troupeau s’active près de huit heures par jour pour débroussailler les moins recoins. Une tonte écologique, respectueuse de la faune et de la flore.
"Le débroussaillage mécanique, visuellement, ça va être beaucoup plus radical et va faire place nette, explique Ninon Megglé, présidente de l’association Bêle colline à BFM Toulon Var. Alors qu’avec mes chèvres, ça va être plus subtil."
Le terrain sur lequel son troupeau œuvre en est le meilleur exemple. "Dans les cannes, si on devait passer la débroussailleuse, tout serait ras. Mais derrière, la température monte car il n’y a plus de régulation par la végétation."
Jusqu'à 7 kg de végétation par jour
Ses biquettes, elles, vont "désépaissir la végétation et cela aura un meilleur résultat à long terme". D’autant que les chèvres sont assez gourmandes. Elles peuvent engloutir jusqu’à 7 kg de végétation quotidiennement.
Outre le bêlement du troupeau, qui rend la balade agréable, l'écopastoralisme est un moyen efficace contre les incendies. Un sujet d’actualité, le département du Var étant placé en vigilance orange canicule et faisant face à une importante sécheresse.
Le travail des chèvres goulues permet donc de limiter la propagation du feu sur les terrains difficiles d’accès, mais aussi le long des routes.
"C'est plus aéré"
"L'éco-pâturage va baisser la pression végétale, affirme Ninon Megglé. Sur un même massif, avant le passage des chèvres, on ne peut pas passer. Mais après, c’est plus aéré.”
Cette tonte naturelle "limite la formation de tas de bois morts, hyper inflammables. Cela permet d’éteindre plus facilement les feux". La présidente de l’association espère poursuivre son activité de concert avec les collectivités afin de les aider dans la prévention des feux de forêts.