Ce que l'on sait de l'incendie au camp militaire de Canjuers qui a détruit 600 hectares de végétation
Un feu de végétation a fait d'importants dégâts ce samedi au camp militaire d'entraînement de Canjuers dans le Var. Vers 9h15, un tir d'artillerie porté lors d'un exercice a déclenché accidentellement l'incendie qui s'est propagé à la végétation alentour. 600 hectares ont été détruits, selon le dernier point des pompiers ce dimanche matin.
• La situation "stabilisée"
Le feu est toujours en cours ce dimanche matin mais ne progresse plus, selon les pompiers. Il demeure toutefois "sous surveillance active" par les forces de secours.
L'incendie, qui a démarré sur le côté ouest du camp militaire, s'était séparé en deux, avec une langue de feu vers le Lac de Sainte-Croix sur la commune d'Aiguines et l'autre au Nord-Est de Canjuers.
Les pompiers ont été mobilisés toute la nuit pour continuer de combattre "les points chauds" de cet incendie et limiter au maximum le risque de reprise. L'ensemble des pompiers reste encore mobilisé ce dimanche, la reprise du feu n'étant pas à exclure.
"Il faut rester prudents, les températures vont remonter, l'hydrométrie va baisser, nous attendons une hydrométrie qui va être proche de 20%, ce qui est très très faible dans le secteur. Toute reprise peut vite dégénérer", alertait ce matin Christophe Pasquini, officier de garde départemental du Codis du Var sur BFMTV.
• 290 pompiers mobilisés
Face à cet incendie, d'importants moyens ont été engagés par les autorités. 290 sapeurs-pompiers civils et militaires sont déployés sur place pour combattre les flammes. 160 agents du SDIS du Var ont été engagés et ont eu le renfort de forces militaires mais aussi de groupes de pompiers des Alpes-de-Haute-Provence et des Alpes-Maritimes.
Ces pompiers sont tous restés mobilisés au cours de la nuit de samedi à dimanche pour combattre le feu.
85 véhicules ont aussi été déployés sur les lieux de l'incendie. Des moyens aériens de la sécurité civile ont aussi été engagés avec six avions qui ont pu survoler la zone.
"Six avions ont pu réaliser 286 largages ce qui a permis d'atténuer très fortement les points chauds avant la tombée de la nuit", a souligné ce dimanche matin Christophe Pasquini.
Une barrière de retardant a également été mise en place sur plus d'un kilomètre.
• Une opération délicate pour les pompiers
Si des centaines de pompiers sont mobilisés ce week-end pour éteindre ce feu, les conditions d'intervention des secours sont particulièrement difficiles sur le camp militaire de Canjuers qui comprend 35.000 hectares.
Le feu s'est répandu dans une zone comprenant des obus et des explosifs non explosés, rendant cet espace inaccessible pour les pompiers pour des raisons de sécurité.
"Il y a des zones sur lesquelles personne ne s'aventure, pas même les moyens aériens. Nous attendons les autorisations du PC de tir pour faire décoller des hélicoptères ou des avions pour pouvoir nous appuyer", a expliqué le lieutenant-colonel du Codis, Christophe Pasquini.
Les agents sur le terrain ont dû attendre que le feu sorte de la zone de tirs afin de pouvoir intervenir. Un dispositif spécifique a été mis en place afin que les pompiers attendent à la lisière de la zone pour lutter contre le feu au moment le plus opportun.
"Très souvent, comme les réceptacles sont souvent de plusieurs centaines d'hectares, le feu a pris une large progression, la tête fait plusieurs kilomètres, il est souvent difficile de le contenir à ce moment-là", a détaillé Christophe Pasquini.
Malgré ces conditions difficiles, les pompiers ont toutefois pu réaliser leur objectif de contenir le feu qui ne s'est pas propagé en dehors du camp militaire.
• Un camp loin des habitations
Cet important incendie n'a pas nécessité l'évacuation d'habitations, l'installation militaire de Canjuers étant située à des dizaines de kilomètres des zones habitées, a souligné le sous-préfet de permanence Eric de Wispelaere.
Seuls deux troupeaux de moutons présents à proximité du site ont été mis en sécurité par les pompiers.
"C'est une zone qui est un désert végétalisé, il n'y a aucune menace pour qui que ce soit, à part les 2500 moutons qui paissent dans cette zone et qui ont été mis à l'abri", a précisé samedi le capitaine Olivier Pécot des pompiers du Var.
• Le plus grand camp militaire d'Europe occidentale
Plus grand camp d'Europe occidentale, le complexe militaire de Canjuers s'étend sur 35.000 hectares sur les hauts plateaux du nord du Var. Des dizaines de milliers de militaires français et étrangers sont présents toute l'année pour "parfaire leur formation de combattant”.
Ce camp sert à la préparation opérationnelle des forces armées et abrite plusieurs unités militaires. notamment le 1er régiment de chasseurs d'Afrique et le 3e régiment d'artillerie de marine.
"Il constitue aujourd’hui le pôle Provence, c'est-à-dire un espace d’entraînement privilégié pour les régiments et les organismes de formation de l’armée de terre", souligne le ministère des Armées sur son site Internet.