"Ca va être une année intense": devant ses employés, Mark Zuckerberg justifie la nouvelle modération de Facebook et ses liens avec Trump

Une réunion sous tension. Lors d'une longue séance de questions-réponses avec ses employés de Meta ce jeudi 30 janvier, dont The Verge a obtenu l'enregistrement, Mark Zuckerberg a défendu les récents changements opérés dans son entreprise.
En effet, depuis l’élection de Donald Trump, le patron de Meta a multiplié les changements pour aligner sa société avec la nouvelle administration américaine. Au programme, la fin du dispositif de fact-checking de l'entreprise, pour le remplacer par un système de notes de la communauté similaire à celui de X, la fin des politiques de diversité au sein de l'entreprise ou encore l'annonce du licenciement des employés "les moins performants".
Autant de décisions prises, contrairement à l'habitude, sans l'avis de ses employés. Et en à peine deux mois.
"Un meilleur système"
"Ça va être une année intense, donc accrochez vos ceintures", lance le milliardaire à l'assemblée de 70.000 employés, évoquant les importants investissements dans l'IA à venir, ainsi que ses lunettes connectées de Meta et Ray-Ban.
Le patron a commencé par défendre sa nouvelle politique de modération en faveur de la liberté d'expression, largement critiquée. "Nous avions mis en œuvre un certain nombre de politiques qui ont limité ce que les gens pouvaient dire sur nos services", admet Mark Zuckerberg.
"Franchement, nous n'étions pas du tout dans le courant dominant. Lorsque nous autorisons quelqu'un à dire quelque chose sur nos services, cela ne signifie pas nécessairement que nous sommes d'accord avec cette chose. Cela signifie simplement que nous voulons être une plateforme où les gens peuvent discuter de choses et d'autres", précise-t-il.
Il a demandé à ses employés d'attendre pour voir comment le nouveau système sera mis en œuvre. "Je suis assez optimiste quant au fait que cela finira par devenir un meilleur système", positive le milliardaire.
Un partenariat productif avec le gouvernement
Il est également revenu sur ses liens de plus en plus forts de son entreprise avec l'administration Trump. En effet, le patron du groupe californien, présent lors de la cérémonie d'ouverture de Donald Trump, a nommé plusieurs alliés du président à des postes clés. Meta a également fait don d'un million de dollars au fond qui a financé l'investiture du Républicain - comme d'autres entreprises de la tech.
Pour le patron de la tech, il est "fondamental" que le plus grand groupe de médias sociaux (Facebook, Instagram, Threads, Whatsapp) soit dans de bons termes avec l'administration actuelle. "Le gouvernement peut s'opposer activement à vous, en essayant de vous mettre des bâtons dans les roues (...) ou il peut essayer activement de vous aider à faire tomber les barrières pour vous aider", souligne-t-il.
"Je veux être clair, après les dernières années, nous avons maintenant l'occasion de nouer un partenariat productif avec le gouvernement des États-Unis. Je veux saisir cette opportunité", insiste Mark Zuckerberg.
Des protestations en interne
Si le milliardaire a admis qu'il n'était pas "d'accord avec tout", il précise avoir des "causes communes" avec le gouvernement dans certains domaines, sans préciser lesquelles. "Nous allons faire cela d'une manière qui ne va pas compromettre l'un de nos principes ou l'une de nos valeurs", assure Mark Zuckerberg.
Des paroles qui se veulent rassurantes, qui ont fait mouche auprès des employés. Mark Zuckerberg a notamment interdit les discussions autour de certaines questions sociales et politiques sur le lieu de travail.
En parallèle, selon le New York Times, le groupe a abandonné tous ses objectifs de diversité dans le recrutement, au détriment des femmes et des minorités ethniques. L'entreprise a également supprimé les distributeurs de tampons périodiques dans les toilettes des hommes à l'attention des personnes transgenres.
Certains employés se sont d'ailleurs opposés à ces changements. Un employé expliquait au début du mois à 404media que c'était "le chaos total en interne". Certains s'organisent pour contourner ces nouvelles restrictions, par exemple en faisant par exemple circuler formulaire d'inscription permettant aux travailleurs d'acheter des produits hygiéniques et de les apporter dans les bureaux de Meta en signe de protestation.