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"C’est le chaos total": les employés de Facebook remontés contre Mark Zuckerberg

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Depuis que Mark Zuckerberg a annoncé des changements en termes de modération, les employés sont nombreux à partager leur colère et leur incompréhension en interne.

Des inquiétudes à l’extérieur et au sein même de l’entreprise. Le 7 janvier, le patron de Meta, Mark Zuckerberg, a annoncé des changements majeurs en termes de modération. Non seulement, le programme de fact-checking du groupe californien va être remplacé par un système de notes communautaires similaire à celui de X, des restrictions ont aussi été levées sur des sujets comme l’identité sexuelle ou le genre.

Concrètement, les utilisateurs de Facebook et Instagram ont désormais la possibilité de qualifier de "malades mentaux" des personnes en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, après un changement de la politique de Meta en matière de conduite haineuse. Alors que des pays ou organisations s’inquiètent de ces changements, c’est aussi le cas des employés de Meta, comme le rapporte le site américain 404 Media.

Entre colère et incompréhension

Les salariés sont notamment furieux du fait qu’il soit désormais possible de qualifier les membres de la communauté LGBT de "malades mentaux", alors qu’il est connu depuis longtemps que l'homosexualité et la transsexualité ne sont en aucun cas liées à une maladie mentale.

"C’est le chaos total en interne chez Meta en ce moment", a déclaré l’un d’entre eux à 404 Media. "L’orientation sexuelle et le genre en tant que maladie mentale... J’aimerais avoir plus de détails sur les points suivants: comment la décision a été prise de mettre à jour la politique, en particulier parce qu’elle ne reflète aucun consensus scientifique général? (...) Quels groupes LGBT ont été consultés dans le cadre de ce changement?", a demandé un autre dans un fil de discussion interne.

D’après un autre salarié, certains ont même pris des congés, envisageant de quitter l’entreprise à cause de ce changement. "Personne n’est enthousiaste ou heureux de ces changements. De toute évidence, les employés qui s’identifient comme faisant partie de la communauté LGBTQ+ sont particulièrement malheureux et se sentent le moins soutenus", a-t-il déploré.

Ils sont également nombreux à reprocher à Meta de ne pas avoir consulté des experts et justifié sa décision. "Les changements apportés à la politique de Meta doivent être réfléchis et faire l’objet d’une consultation approfondie de la part d’analystes politiques, de juristes et d’autres experts en la matière. Au minimum, Meta devrait être en mesure d’expliquer à ses employés pourquoi il est désormais possible et acceptable de traiter un grand nombre d’entre eux de malades mentaux ou de les qualifier de 'biens' ou de 'choses'".

Kesso Diallo