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États-Unis: Meta va remplacer son programme de fact-checking par un système de notes de la communauté similaire à X

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Le patron de Meta, Mark Zuckerberg, a annoncé une série de changements en termes de modération sur Facebook et Instagram.

Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) va mettre fin à son programme de fact-checking (vérification des faits) aux Etats-Unis, un recul majeur de sa politique de modération des contenus, a annoncé mardi son fondateur et patron Mark Zuckerberg.

"Nous allons nous débarrasser des fact-checkers et les remplacer par des notes de la communauté, similaires à X (anciennement Twitter), en commençant par les Etats-Unis", a déclaré Mark Zuckerberg dans un message sur les réseaux sociaux.

L'AFP participe dans plus de 26 langues à un programme de fact-checking développé par Facebook, qui rémunère plus de 80 médias à travers le monde pour utiliser leurs "fact-checks" sur sa plateforme, sur WhatsApp et sur Instagram.

Éviter les évaluations biaisées

Comme l'explique la maison mère de Facebook et Instagram dans un communiqué, ce ne sera pas elle qui écrira ces notes communautaires une fois que son nouveau système sera opérationnel. Elles seront rédigées et évaluées par les utilisateurs qui y contribuent.

Meta précise que les utilisateurs américains de Facebook, Instagram et Threads peuvent s'inscrire dès aujourd'hui pour potentiellement faire parti des premiers contributeurs lorsque ce programme sera disponible.

"Tout comme sur X, les Notes de la Communauté devront faire l'objet d'un accord entre des personnes ayant des points de vue différents afin d'éviter les évaluations biaisées. Nous avons l'intention d'être transparents sur la façon dont les différents points de vue influencent les notes affichées dans nos applications, et nous travaillons sur la bonne façon de partager cette information", a assuré l'entreprise.

Ce nouveau système sera progressivement introduit au cours des deux prochains mois aux États-Unis, a-t-elle indiqué.

Réduire les erreurs et restaurer la liberté d'expression

Pour Mark Zuckerberg, ce changement est nécessaire. "Après l'élection de Trump en 2016, les médias traditionnels ont écrit sans relâche que la désinformation était une menace pour la démocratie. Nous avons essayé de bonne foi de répondre à ces préoccupations sans devenir les arbitres de la vérité. Mais les vérificateurs de faits ont tout simplement fait preuve de trop de partialité politique et ont détruit plus de confiance qu'ils n'en ont créée, en particulier aux États-Unis", a-t-il reproché.

En plus de ce système de notes communautaires, Meta va mettre en place d'autres changements "pour revenir à [ses] racines". Dans l'objectif de réduire les erreurs représentant la grande majorité de la censure sur ses plateformes, mais aussi de resturer la liberté d'expression sur ses plateformes, la société va changer la manière dont elle applique ses politiques.

Elle explique en effet que les systèmes automatisés qu'elle utilise pour rechercher les violations de ces politiques ont "entraîné trop d'erreurs et trop de contenus censurés qui n'auraient pas dû l'être". Concrètement, elle va continuer à utiliser ces systèmes pour les violations illégales et graves, à l'image du terrorisme, de l'exploitation sexuelle des enfants ou encore de la drogue. Elle s'appuiera en revanche sur "le signalement d'un problème par quelqu'un avant de prendre une quelconque mesure" pour "les violations moins graves".

Meta indique en outre qu'il va se débarrasser de certaines restrictions concernant des sujets comme l'immigration, l'identité sexuelle et le genre, "qui font l'objet d'un discours et d'un débat politiques fréquents", sans donner plus de détails. L'entreprise estime en effet qu'il n'est pas normal que certaines choses puissent être dites à la télévision ou au Congrès américain, mais pas sur ses plateformes. Elle entend ainsi "mettre fin à la dérive qui a rendu [ses] règles trop restrictives et trop susceptibles d'être appliquées à outrance".

Kesso Diallo avec AFP