"Un an et demi d'attente": dans l'Eure, les habitants face au manque de médecins spécialistes

Les Eurois font face à un manque important de médecins spécialistes. De nombreux patients sont contraints de faire des dizaines de kilomètres pour des consultations.

Avec seulement 20 à 30 médecins spécialistes pour 100.000 habitants, l'Eure est particulièrement touché par la désertification médicale puisque la moyenne nationale se situe à 60. C'est le cas à Brionne, commune d'un peu plus de 4000 habitants, qui a vu le départ de son dernier spécialiste, un dentiste qui est parti il y a six mois.

"Si je veux voir un spécialiste, ce n'est pas avant un an ou un an et demi d'attente et c'est sur Caen", témoigne une habitante au micro de BFMTV.

Des patients venus de loin

Une autre s'inquiète de cette situation "surtout quand on vieillit" car "dès que l'on ne peut plus conduire et que l'on a des problèmes de santé, ça devient un problème".

"Le fait d'attendre plusieurs mois pour obtenir un rendez-vous pour certains patients, c'est clairement des chances de survie en moins et ça, c'est clairement inacceptable", dénonce le maire de Brionne, Valery Beuriot.

Conséquence de ce manque de spécialistes: les médecins restants voient les patients affluer des quatre coins du département. À Bernay, Corinne Maruite, chirurgien-dentiste, "arrive à prendre au coup par coup certains patients", mais "ne peut pas absorber le double de patients".

Développement des maisons de santé

Pour redonner de l'attractivité au territoire pour les médecins, les maisons de santé essaiment dans le département comme à Pont-de-l'Arche où l'un de ces établissements vient de s'agrandir. Une quinzaine de praticiens sont présents pour assurer des consultations dans différents domaines.

"C'est vraiment un moteur pour l'installation, confirme Aude Doan, neurologue. Je ne suis pas sûre que je me serai installée, en tout cas pas tout de suite, si ça avait été un cabinet seul."

Un recours plus important à la télé-médecine pour les patients est préconisé tandis que des aides à l'installation devraient se développer pour attirer les médecins.

Elise Philipps et Marie Gentric avec Amaury Tremblay