Rouen: Nicolas Mayer-Rossignol visé par des menaces après la mise à disposition de tickets de bus pour des étrangers

Le président de la métropole normande a été visé par un internaute, qui lui reproche une délibération de la collectivité accordant aux étrangers primo-arrivants des tickets de bus gratuits pour faciliter leurs démarches administratives et leur intégration.

Nicolas Mayer-Rossignol injurié et menacé. Le maire de Rouen, également président de la métropole, a reçu de nombreuses insultes, empreintes de xénophobie, sur Instagram. Des "messages haineux et vulgaires" immédiatement signalés au procureur, a indiqué l'élu socialiste sur ses réseaux sociaux, mardi 12 février.

Le maire de Rouen a mis en copie de sa publication une capture d'écran des messages en question. Sous couvert d'anonymat, entre deux insultes, un individu l'accuse "d'offrir des tickets de bus pour des clandestins qui n'ont rien à faire en France, encore moins en Normandie".

"Pense aux Rouennais qui ne peuvent pas circuler librement avant de penser aux étrangers", lui intime encore l'internaute avec véhémence.

"L'anonymat confortable" pointé du doigt

L'auteur des injures fait référence à une délibération de la métropole Rouen Normandie datant du 3 février. La collectivité a décidé d'offrir 12.450 tickets de bus à des structures accompagnant des étrangers primo-arrivants. L'idée: faciliter leurs démarches administratives et leur intégration.

"L’anonymat confortable et facile des réseaux sociaux n’excuse pas tout", déplore Nicolas Mayer-Rossignol en fin de publication, promettant de "continuer à défendre [ses] valeurs".

Différentes figures du Parti socialiste ont exprimé leur soutien envers leur collègue sur les réseaux sociaux. À l'instar de Carole Delga, présidente de la région Occitanie, qui s'est dite indignée "face à l’ignominie et à la lâcheté de ces insultes", ou de Philippe Brun, député de l'Eure.

"À Rouen comme partout dans le pays, en ligne comme sur le terrain, les élu-es de la République sont insultés, menacés, parfois jusqu’à subir des violences physiques. C’est inacceptable", s'offusque pour sa part Emmanuel Grégoire, député et candidat à la mairie de Paris.

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions