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Rouen: les jeunes migrants qui campent devant la préfecture sont tous majeurs, selon le département

La préfecture de Seine-Maritime à Rouen.

La préfecture de Seine-Maritime à Rouen. - CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Une vingtaine de mineurs isolés dorment devant la préfecture de Rouen, faute d'alternative, depuis près d'un mois. Selon le département, ils seraient en fait majeurs.

Les jeunes migrants qui campent devant la préfecture de Seine-Maritime à Rouen depuis un mois et réclament une prise en charge par les services de l'enfance sont "tous majeurs", selon le département de Seine-Maritime.

Une vingtaine de migrants, se qualifiant comme mineurs isolés et venant d'Afrique subsaharienne, dorment dans des tentes devant la préfecture de Seine-Maritime depuis le 2 mai.

"À ce jour, aucun jeune se déclarant mineur n'est en attente de mise à l'abri et d'évaluation" a déclaré à l'AFP le service communication du département. "Il s'agit de jeunes déjà évalués et dont il ressort qu'ils sont majeurs (...) L'aide sociale à l'enfance ne peut donc pas intervenir dans leur situation", selon le département.

Des tests osseux pour déterminer l'âge

Le département est "légalement responsable de l'accueil, de l'évaluation et de la prise en charges des mineurs étrangers non accompagnés, au même titre que tout autre enfant en danger ou sans protection familiale" selon cette même déclaration.

Lorsqu'un "jeune étranger" se déclare mineur et isolé, il est "évalué" et "s'il est vraiment mineur et isolé de tout représentant légal, il est pris en charge au titre de l'aide sociale à l'enfance par les services du département" d'après le département.

La "collectivité a conscience" que la situation des jeunes ayant migré "pour des motifs économiques, environnementaux ou qui ont fuient des conflits est difficile", et le "collectif rouennais des mineurs et jeunes majeurs" sera reçu lundi 2 juin par un représentant du département, a-t-on appris de la même source.

"Ils sortent d'un parcours complètement dingue, extrêmement éprouvant, ils sont à la rue et déscolarisés depuis près d'un an pour certains", avait déclaré lundi Dominique Pierre, du Réseau Education Sans Frontières (RESF), qui accompagnent ces jeunes, à l'AFP.

L'évaluation des autorités concernant l'âge des jeunes repose sur des tests osseux que RESF juge "peu fiables". Ceux qui sont reconnus mineurs sont pris en charge et les autres, considérés comme majeurs, sont laissés à eux-mêmes.

Selon le département, 1016 jeunes bénéficient d'un "accompagnement éducatif" pour les accompagner vers "l'insertion professionnelle, favoriser leur autonomie" pour qu'ils "s'intègrent pleinement sur le territoire seino-marin".

S.A avec AFP