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Rouen: des mineurs isolés campent devant la préfecture depuis près d'un mois pour interpeller les autorités

La préfecture de Seine-Maritime à Rouen (image d'illustration).

La préfecture de Seine-Maritime à Rouen (image d'illustration). - CHARLY TRIBALLEAU / AFP

Une vingtaine de mineurs isolés dorment devant la préfecture de Rouen, faute d'alternative, depuis près d'un mois. Plusieurs mobilisations ont eu lieu pour dénoncer "l'abandon systématique qu'[ils] subissent".

Une vingtaine de migrants, se indiquent être des mineurs isolés et venant d'Afrique subsaharienne, dorment dans des tentes devant la préfecture de Seine-Maritime depuis le 2 mai, a indiqué Dominique Pierre de Réseau éducation sans frontières (RESF 76), ce lundi 26 mai.

"Une vingtaine de jeunes dorment depuis un mois dans des tentes financées par des syndicats de l'Éducation nationale, la mairie a également fourni un chapiteau", a déclaré à l'AFP Dominique Pierre. "Ils sortent d'un parcours complètement dingue, extrêmement éprouvant, ils sont à la rue et déscolarisés depuis près d'un an pour certains."

Plusieurs mobilisations

Certains mineurs ont été reconnus comme tel par des tests osseux, que RESF juge "peu fiables", d'autres, considérés comme majeurs, sont laissés à eux-mêmes. "Ceux dont la minorité n'est pas reconnue par l'Aide sociale à l'enfance sont dans une situation catastrophique, les démarches avec le juge des enfants durent déjà depuis des mois et vont s'étaler jusqu'en août", a-t-elle ajouté

"Nous avons déjà rencontré le département (en charge de la protection de l'enfance NDLR), ce qui n'a rien donné." Selon RESF, les jeunes migrants viennent de Côte d'Ivoire, du Sénégal, du Mali ou encore de Guinée-Conakry. Plusieurs mobilisations ont eu lieu ces dernières semaines pour dénoncer "l'abandon systématique qu'[ils] subissent".

Un tract du Collectif Rouennais des Mineurs et Jeunes Majeurs reprend les revendications du groupe, à savoir des jugements pour enfants "sans discrimination" en prenant en compte les documents d'état civil émis par les autorités consulaires de leurs pays d'origine, la poursuite de leur scolarité, des titres de transport pour effectuer leurs démarches, et l'égalité des droits pour toutes et tous.

Questionnés par l'AFP, le département et la préfecture n'avaient pas répondu en fin de journée.

A.V. avec AFP