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Céréales, tomates, pommes de terre… les pluies abondantes ravagent les cultures en Seine-Maritime

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En raison des intempéries, les agriculteurs produisent du blé de piètre qualité, tandis que le mildiou ravage les plants de tomates.

L'agriculture normande noyée sous la pluie. En Seine-Maritime, les récoltes subissent les conséquences des précipitations abondantes de ces dernières semaines. Beaucoup sont inexploitables.

D'un côté, les agriculteurs professionnels font face à une moisson plus que mitigée. De l'autre, les amoureux du potager voient leurs fruits et légumes abîmés par les conséquences de l'humidité.

Du grain qui a perdu en qualité

Alors que la saison avait commencé par des promesses d'abondances, Nicolas Decaigny, agriculteur au Caule-Sainte-Beuve, s'attendait à une bonne récolte cet été. Toutefois, la suite du calendrier a été marquée par de fortes pluies, qui ont dégradé la qualité des céréales.

La récolte a été retardée et les graines ont diminué en volume, voire ont peu à peu pourri. Conséquence: des pertes importantes, estimées à environ 30% pour de nombreux agriculteurs.

Les céréales vont être utilisées "mais il va falloir utiliser plus de volume de grain car il y a moins de farine dedans, et c'est pour ça qu'on nous le paye moins cher", explique le professionnel.

Dans ce contexte, le gouvernement a apporté une aide à l'assurance récolte afin que les agriculteurs soient mieux protégés face aux risques. "On est pas mal d'agriculteurs à la prendre, car on a des phénomènes qui se répètent chaque année. C'est une sécurité pour garantir notre revenu."

Les récoltes ravagées par le mildiou

L'humidité et le manque de chaleur touchent également les potagers des particuliers et les récoltes des maraîchers. Au Havre, la récolte des professionnels sera mince en raison de la propagation du mildiou.

Cette maladie due à un champignon fait actuellement des ravages dans les plantations de pommes de terre et de tomates.

"Une tomate qui a le mildiou, avant même d'être mûre, c'est poubelle", montre Patrick Morvan, adhérent aux jardins de Sanvic Bellemar.
Une tomate atteinte par le mildiou dans un jardin du Havre (Seine-Maritime) à la mi-août 2023.
Une tomate atteinte par le mildiou dans un jardin du Havre (Seine-Maritime) à la mi-août 2023. © BFM Normandie

La bouillie bordelaise comme solution

"Pareil pour les fleurs: elles ne donnent pas de fruits car les branches sont atteintes", se désole-t-il. Le seul moyen pour interrompre le développement du mildiou est de traiter chaque plant de tomates avec de la bouillie bordelaise, un fongicide naturel très utilisé, composé d'eau, de chaux et de sulfates de cuivre.

Le produit doit néanmoins être appliqué tous les dix jours et nécessite donc une certaine rigueur. C'est aussi loin d'être une solution miracle: la récolte de tomates dans les jardins du Havre sera divisée par deux malgré tous les moyens déployés.

Si la météo tend à s'améliorer dans les prochains jours, le retour de la pluie est quand même prévu ce week-end. D'ici là, Nicolas Decaigny espère finir sa récolte de céréales. L'arrivée de la chaleur et du soleil pourrait également donner un coup de pouce aux producteurs havrais.

Tristan Rickli, Gilbert Guerrand et Lucrezia Amerio avec Juliette Moreau Alvarez