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Trafic de drogue à Canteleu: la décision rendue le 4 juillet dans le procès de l'ex-maire

L'ex-maire de Canteleu Mélanie Boulanger arrive au tribunal de Bobigny le 27 mai 2024

L'ex-maire de Canteleu Mélanie Boulanger arrive au tribunal de Bobigny le 27 mai 2024 - Thomas SAMSON © 2019 AFP

Le verdict du procès de l'ancienne maire, Mélanie Boulanger, pour complicité de trafic de stupéfiants est attendu le 4 juillet prochain. Le parquet a requis un an de prison avec sursis.

Le tribunal correctionnel de Bobigny rendra sa décision le 4 juillet dans le procès du narcotrafic à Canteleu où comparaissait l'ex-maire PS Mélanie Boulanger, contre laquelle une peine d'un an de prison avec sursis a été requise.

Depuis fin mai, 18 personnes étaient jugées, soupçonnées d'avoir participé à un trafic de cannabis, héroïne et cocaïne d'ampleur qui gangrénait la commune de Seine-Maritime de 14.000 habitants.

Des perturbations dès le 1er jour

Ce procès devait décortiquer l'emprise du trafic de stupéfiants dans une petite ville de province mais a été perturbé dès le premier jour. Un problème de procédure a décalé le début des débats d'une semaine; l'un des principaux prévenus - détenu - a vu son cas disjoint du dossier; deux autres ont refusé d'être extraits de leur cellule pour se présenter à l'audience et répondre aux questions.

Parmi les autres prévenus, peu sont entrés dans le détail et ont décrit la réalité du trafic à Canteleu, détenu selon l'accusation par le clan Meziani. Une omerta habituelle dans ce type de dossier.

Un an de prison requis

"Ces 32 derniers mois ont été la plus terrible épreuve de ma vie. Il va falloir que je me reconstruise (...) mais en étant reconnue innocente", a déclaré Mélanie Boulanger au tribunal avant qu'il ne se retire. Lundi, la procureure avait requis un an de prison avec sursis à son encontre.

"Quand les actes d'une édile vont permettre de favoriser l'impunité de trafiquants de stupéfiants, on tombe dans la complicité de trafic de stupéfiants", a-t-elle asséné, décrivant un "pacte de non-agression" avec l'organisation criminelle.

Il est reproché à l'ancienne édile d'avoir transmis certaines informations aux trafiquants de drogue et d'être intervenue auprès de la police locale.

Un adjoint "émissaire"

La procureure a également requis 18 mois de prison avec sursis à l'encontre de son adjoint et amant à l'époque des faits, Hasbi Colak, qui servait d'après elle d'"émissaire" entre les chefs présumés du trafic et la maire. Leurs avocats respectifs avaient eux plaidé la relaxe.

À l'encontre du chef de famille Aziz Meziani, dit "le U", en fuite au Maroc, le ministère public a requis 10 ans de prison et deux millions d'euros d'amende. Trois ans dont 16 ans mois avec sursis ont été demandés à l'encontre de sa grande soeur Fouzia, "administratrice de la famille".

Des peines allant de deux ans avec sursis à huit ans de prison ferme ont été requises à l'encontre des autres prévenus, dont les rôles présumés illustrent les multiples facettes d'un trafic de drogue brassant des flots d'argent: gérants, fournisseurs, financiers, propriétaires d'entreprises ou commerces blanchissant l'argent sale.

D'après les enquêteurs, cette organisation génèrerait un chiffre d'affaires annuel de plusieurs millions d'euros.

A. V. avec AFP