Un Marseillais, baron présumé du narcobanditisme, inculpé pour plusieurs règlements de compte

La balance de la Justice (illustration) - LOIC VENANCE / AFP
Karim Harrat, considéré comme une figure du narcobanditisme et extradé du Maroc en février, a depuis été mis en examen dans quatre affaires de règlements de comptes ayant fait au total sept morts, a appris jeudi l'AFP de source judiciaire.
Placé sous mandat de dépôt
Pour ces affaires intervenues entre décembre 2018 et décembre 2020, le Marseillais âgé de 34 ans, surnommé "Le Rant" ou "Arafat", a été mis en examen pour assassinat et association de malfaiteurs et placé sous mandat de dépôt dans chacun de ces quatre dossiers.
Le 15 février, lendemain de son arrivée en France, Karim Harrat avait été mis en examen une première fois par un juge d'instruction parisien pour "meurtre en bande organisée et association de malfaiteurs".
Le magistrat parisien enquête sur la mort d'un jeune Marseillais de 30 ans, producteur d'un rappeur, tué le 2 décembre 2018 de 25 tirs d'armes à feu à la sortie d'un bar à chicha du 20e arrondissement de Paris. Plusieurs témoins ont évoqué une rivalité entre la victime et Karim Harrat sur la maîtrise des territoires de revente de stupéfiants dans les cités marseillaises.
Transféré à Marseille, Karim Harrat a ensuite comparu à trois reprises devant un juge d'instruction de la Juridiction interrégionale spécialisée, qui l'a mis en examen dans trois autres dossiers, a confirmé le parquet de Marseille.
Il conteste les faits
Le premier de ces règlements de comptes avait été commis le 30 août 2019, quand le corps d'un jeune trafiquant de drogue appartenant à un clan bien connu et celui d'un autre homme avaient été retrouvés criblés de balles dans la chambre d'un hôtel dans une zone commerciale entre Marseille et Aix-en-Provence.
Des conversations décryptées sur des messageries semblent incriminer Karim Harrat qui, à l'époque, se trouvait à Dubaï, lieu de refuge de plusieurs narco-bandits marseillais.
Un an plus tard, le 3 août 2020 sur l'autoroute A7, des tueurs avaient visé le véhicule dans lequel circulaient deux frères. L'un d'eux, âgé de 19 ans, avait été tué, le second sérieusement blessé.
Enfin Karim Harrat, décrit en novembre 2021 par la procureure de la République comme "un individu extrêmement important dans le cadre des enquêtes" sur le narcotrafic, se voit reprocher d'avoir commandité un triple assassinat commis le 29 décembre 2020 à Châteauneuf-les-Martigues (Bouches-du-Rhône).
"Monsieur Harrat conteste l'ensemble de ces faits", ont déclaré à l'AFP, sans autre commentaire, ses avocats Thomas Bidnic et Philippe Jacquemin.