Saint-Chamas: un mois après l'incendie du centre de déchets, la pollution toujours préoccupante

Plus d'un mois après le début de l'incendie dans un centre de récupération des déchets à Saint-Chamas, dans les Bouches-du-Rhône, celui-ci n'est toujours pas éteint. L'incendie a été réduit le 31 décembre par les sapeurs-pompiers pour être ramené à un feu couvant. Depuis, les pompiers continuent leurs opérations de noyages. Mais déjà, plusieurs milliers de mètres cubes de déchets sont partis en fumée depuis le 26 décembre.
Des fumées toxiques continuent d'empoisonner l'air ce qui inquiète de plus en plus les riverains. C'est le cas de Damien Bonnet, ingénieur, qui a installé un capteur dans sa maison. L'instrument enregistre un taux de pollution de l'air encore très haut. Dans la nuit de mardi à mercredi, "on était sous un nuage assez élevé, entre 50 et 100 µg/m3".
Une pollution qui a un impact sur son quotidien. "On ne sait pas combien de temps ça va durer. On calfeutre tout, on sait qu'on ne doit pas mettre le nez dehors, on se sent un peu pris au piège comme confiné" confie le riverain à RMC.
10 dépassements de seuil d'alerte
L'Association de surveillance de la qualité de l'air, Atmosud, informe régulièrement les habitants de la situation. Ainsi, depuis samedi, les conditions météorologiques défavorables à la dispersion des polluants conduisent à une augmentation des niveaux en particules à Saint-Chamas, après une baisse des concentrations observée les 20 et 21 janvier.
"On a très régulièrement depuis le début de l'incendie, des dépassements de ce seuil d'alerte. On est à plus de 10 dépassements sur un mois de ce seuil et donc on est sur des concentrations en particules fines qui sont très importantes" explique Damien Piga, directeur des relations extérieures et innovation d'Atmosud, dans un entretien avec La Provence.
"C'est des niveaux que l'on n'atteint pas même sur nos sites les plus exposés à la pollution" assure le professionnel.
Maux de gorge, mal de tête... De nombreux riverains se sont dits incommodés par des dégagements de fumée depuis le début de l'incendie. AtmoSud constate de nombreux signalements liés à l'évènement, principalement localisés sur le centre de Saint-Chamas.
Porter l'affaire en justice
Alors plus d'un mois après le début de l'incendie, les habitants souhaitent faire bouger les choses. Jean-Luc Platon, membre du collectif Cistude, en appelle à l'Etat. "On est très inquiets c'est pour ça qu'on a lancé une pétition. Pour mettre en demeure l'Etat et le préfet de stopper immédiatement cet incendie et surtout de faire une expertise de ces déchets pour savoir ce qu'on a respiré depuis le 26 décembre".
Une démarche citoyenne soutenue par la mairie de Saint-Chamas qui a décidé de porter l'affaire en justice. "On va porter plainte contre X pour mise en danger de la vie d'autrui, pour atteinte à l'environnement" annonce Catherine Bricout, première adjointe de la commune.
"D'autres plaintes vont être déposées", assure l'élue. "Il y a pas mal d'actions qui vont être faites".
France Nature Environnement a décidé à son tour de porter plainte contre X ce jeudi.
De son côté, Recyclage Concept 13, l'exploitant du site de recyclage, attend les conclusions de l'enquête avant de s'exprimer.