BFM Marseille
Marseille

Opérations déprogrammées: des patients marseillais racontent leur calvaire

placeholder video
Le niveau 5 du plan d'alerte a été déclenché dans les hôpitaux provençaux. Jusqu'à nouvel ordre, toutes les interventions chirurgicales jugées non-urgentes sont retardées.

Dans les hôpitaux provençaux, la déprogrammation des opérations jugées non-urgentes décidée en début de semaine pour faire face à la cinquième vague de Covid-19 fait des victimes collatérales.

Aïcha, qui souffre d'une hernie discale, a vu son opération se déprogrammer par deux fois. Avec la grève des infirmiers en novembre dernier, puis le 7 décembre à la suite du plan blanc déclenché dans les hôpitaux. Un report qui fait de son quotidien un véritable calvaire.

"J'ai beaucoup de difficultés sur toutes les tâches quotidiennes, à me laver toute seule j'y arrive pas forcément, le ménage, aller faire mes courses, au niveau du poids c'est pas possible. Je ne peux pas reprendre mon travail parce que c'est impossible", déplore l'agent d'accueil au micro de BFM Marseille.

"Ça joue aussi sur le moral"

Les séquelles sont autant physiques que mentales pour Aïcha, qui souffre d'une vie sociale restreinte.

Psychologiquement, ça joue aussi sur le moral parce que je suis complètement désociabilisée parce que je ne vois quasiment plus personne", poursuit-elle.

Considérée comme une personne en état médical non-urgent, elle est dans l'attente d'une nouvelle date pour son opération.

C'est aussi le cas de Marie, dont l'état de santé s'est dégradé au fil des mois après que son intervention gynécologique a été repoussée trois fois en un an.

"On m'a d'abord proposé un temps d'hospitalisation qui ensuite se rallonge à chaque fois puisque le geste chirurgical est plus important. Ça devait juste être classique et puis maintenant y'a une pose d'une prothèse, et ensuite d'une deuxième prothèse donc qui augmente le temps de chirurgie lui-même, donc le temps d'hospitalisation", explique-t-elle.

Une tension hospitalière estimée à 86%

Avec plus de 900 cas pour 100.000 habitants, le taux d'incidence n'a jamais été aussi élevé depuis le début de l'épidémie dans les Bouches-du-Rhône. La tension hospitalière est estimée à 86% selon Santé Publique France.

Des chiffres qui ont mené à l'activation du niveau 5 du plan d'alerte dans les hôpitaux de la région, en raison d'une surchage causée en grande partie par le Covid-19. Jusqu'à nouvel ordre, toutes les interventions chirurgicales jugées non-urgentes sont retardées. À l'APHM, cela représente une baisse de 80% de l'activité médicale et chirrugicale non urgente.

Valentin Rodriguez avec Shéhérazade Ben Essaid