Mort du pape: proche de François, "très apprécié"… L’archevêque de Marseille parmi les potentiels successeurs?

Il a tenu à lui rendre hommage dès ce lundi soir. Quelques heures après l'annonce de la mort du pape à l'âge de 88 ans, ce lundi 21 avril au matin, Jean-Marc Aveline, archevêque de Marseille et proche de François, a présidé une messe organisée dans la cathédrale de la Major à Marseille en hommage au souverain pontife décédé.
Ordonné prêtre en 1984
Créé cardinal en août 2022 par le pape François lui-même, Monseigneur Jean-Marc Aveline partage sa vision moderne et ouverte sur le monde. À l'annonce du chef d'État du Vatican ce lundi 21 avril, les regards français se tournent alors vers l'archevêque de Marseille, figure de l'Église française, qui avait indiqué en 2023 à BFMTV avoir "une relation personnelle, proche avec le pape".
"J'ai appris la nouvelle comme tout le monde, peut-être pas dans les premiers d'ailleurs. Quand je l'ai appris, j'étais très touché et je suis allé prier", a-t-il confié ce lundi soir à la presse, quelques minutes avant le début de la messe à la Major.
Né en Algérie, alors française, en 1958, il obtient son bac à Marseille avant de suivre des études religieuses pendant plusieurs années. Il est ordonné prêtre au sein de l'archidiocèse de Marseille en 1984 et continue ses études en théologie jusqu'à l'obtention d'un doctorat en 2000.
Rapidement évêque puis cardinal
Il sera, au cours de sa vie de clerc, nommé vicaire, puis vicaire général, mais c'est après l'élection du pape François que sa carrière au sein de l'Église prend une tournure de plus grande ampleur.
En 2013, année de l'élection du clerc argentin, Jean-Marc Aveline est nommé par ce dernier évêque titulaire de Simidicca et évêque auxiliaire de Marseille. En 2019, il est nommé archevêque métropolitain de Marseille.
Trois ans plus tard, il devient le cinquième cardinal électeur français en recevant le titre de cardinal-prêtre de Santa Maria ai Monti. Dans la même période, le pape François le nomme également membre de la congrégation pour les évêques. Le 2 avril dernier, il a été élu à la présidence de la Conférence des évêques de France.
Cet homme décrit comme "très apprécié" au sein de l'Église succèdera à partir du 1er juillet à Éric de Moulins-Beaufort qui arrive au terme de ses deux mandats.
Une ascension fulgurante au sein de l'Église catholique, qui lui vaut d'être considéré comme ambitieux, proche du souverain pontife. Un sentiment renforcé lors d'un événement: la venue du chef d'État du Vatican à Marseille pendant deux jours à l'occasion des Rencontres de la Méditerranée.
Aux côtés de François lors de sa visite à Marseille
Une visite exceptionnelle et rare, qui s'est notamment ponctuée par une grande messe au Vélodrome, qui a pu avoir lieu grâce à Monseigneur Aveline. "Quand j'ai rencontré le pape pour de bon, quelques mois après ma prise de fonction ici, je lui ai parlé de Marseille", a expliqué le cardinal ce lundi soir avant la messe à la Major.
"On est resté plus d'une heure tous les deux", continue l'évêque. "Je lui ai parlé de Marseille, ça l'a beaucoup intéressé. J'avais senti dès cette première fois qu'il aimait ce que Marseille représentait et qu'il avait envie de venir. Après, il fallait trouver la bonne occasion."
"Il a été très touché", assure-t-il. "Les quelque temps après, j'ai rencontré les personnes qui l'accompagnaient et ils m'ont dit 'jamais nous l'avons vu aussi heureux qu'à Marseille'." Cette visite restera la plus marquante du pape en France.
Cité parmi les potentiels successeurs
À 66 ans, Jean-Marc Aveline est aujourd'hui appelé au Vatican pour participer à son premier conclave afin d'élire le prochain pape dans les semaines qui suivent.
"J'ai reçu une lettre me disant qu'il fallait être demain matin à 9 heures à Rome mais j'ai dit que je voulais d'abord célébrer la messe ici à Marseille, et tant pis si je loupe la première matinée", a raconté aux journalistes le fidèle de la cité phocéenne.
S'il est cité comme un "papable", c'est-à-dire un cardinal susceptible d'être élu pape par ses homologues, le Marseillais ne pense pas au siège du Saint-Père.
"Je me dis que c'est une expérience spirituelle unique. J'y vais comme une grande retraite spirituelle, et puis advienne que pourra, en écoutant ce que l'esprit nous soufflera à l'oreille", explique-t-il ce lundi.
Interrogé par BFMTV, en 2023 à l'occasion de la visite de François à Marseille, Mgr Aveline avait déjà répondu concernant son intérêt à une potentielle accession à la fonction papale.
"Pour l'instant j'ai tellement de choses à penser. Après, des gens y pensent pour nous mais vraiment ça ne m'habite pas Je suis heureux dans le service que je rends ici, je suis heureux dans la mission qui est la mienne (...) je vois aussi, en discutant avec le pape, les contraintes de son ministère, je vois la beauté aussi, on en a parlé tous les deux de ce ministère qui est le sien. J'ai pas trop le temps d'y penser et je ne souhaite pas non plus. Je souhaiterais faire mon travail du mieux possible", expliquait-il à notre micro.
Une vision partagée avec François
Grand fidèle de la parole du pape François, Jean-Marc Aveline partageait avec lui sa vision ouverte sur le monde et non seulement sur l'Europe, une fraternité et une humilité saisissante mais également une ouverture au sein même de l'Église. Il porte également la même ligne que le souverain pontife sur la question migratoire.
"On a pas mal de choses en commun y compris dans notre histoire", assumait déjà pleinement l'archevêque lors de la visite du pape en 2023 à Marseille. "L’expérience de la migration, au moins de nos familles, dans des sens différents, mais tout de même (…) Il y a cette volonté profonde d’aller jusqu’au bout de sa mission, de passer par-delà les fatigues", avait-il déclaré.
En ce lundi de Pâques, Jean-Marc Aveline a évoqué aussi l'homme "paternel" qu'était le pape. "Et dans tous les sens du mot, à la fois exigeant et aimant. Il y avait toujours la possibilité de parler et de pouvoir être écouté," a loué l'archevêque de Marseille.
Jean-Marc Aveline va désormais prochainement quitter Marseille pour le siège de l'Église catholique. D'autres cardinaux français se rendront au Vatican pour élire le prochain pape, notamment Monseigneur François Bustillo, évêque d'Ajaccio lui aussi nommé par le pape François qui avait accueilli le pape en décembre 2024 en Corse.