Marseille: ce que l'on sait des menaces de mort reçues par un couple d'enseignants

Un couple a reçu dans sa boîte à lettre des courriers ainsi qu'une photo de Samuel Paty, professeur assassiné il y a un an à Conflans-Sainte-Honorine. Ils ont déposé deux plaintes.

Deux professeurs de Marseille ont reçu une lettre de menaces de mort samedi, jour de la commémoration de l'assassinat de Samuel Paty, enseignant au collège du Bois-d'Aulne, tué il y a un an.

Le mois précédent, le couple avait reçu un premier courrier similaire, ainsi qu'une photo de Samuel Paty, devenu depuis sa mort un symbole de la liberté d'expression.

· Une photo et des lettres menaçantes

Les premiers faits datent du 8 septembre. Les enseignants, professeurs dans deux collèges différents, vont chercher leur courrier dans leur boîte à lettres. Ils y découvrent une photo de l'enseignant assassiné.

Quatre jour plus tard, c'est une lettre de menaces dactylographiée que le couple identifie au milieu de ses courriers. "Tu vas crever", peut-on notamment lire sur la feuille.

Même scénario le 16 octobre dernier, jour de l'anniversaire de la mort de Samuel Paty. "Derniers jours… semaine prochaine, tu mourras", est-il notamment écrit.

· Deux plaintes déposées, une enquête ouverte

Le couple d'enseignants a déposé une première plainte après réception de la photo de l'enseignant, a indiqué ce lundi l'Académie d'Aix-Marseille dans un communiqué.

Une enquête a été ouverte et confiée à la sûreté urbaine de la division sud. "À ce stade, aucun élément ne permet de relier ces faits à un cours donné par l'un des enseignants", précise le parquet de Marseille.

Les enseignants ont déposé samedi une deuxième plainte "pour menaces de mort par écrit", complète le rectorat de l'académie d'Aix-Marseille.

· Des mesures de protection

Considérant la gravité des menaces, le SNES national, syndicat d'enseignants, a demandé au rectorat des mesures de protection pour les enseignants ciblés.

Le parquet de Marseille indique qu'un dispositif de mise en sécurité a été mis sur pied par les services de police.

Par ailleurs, le ministère de l'Éducation précise qu'une protection fonctionnelle a été accordée aux professeurs, ce qui implique une assistance, un accompagnement et une prise en charge des frais judiciaires. 

· Réactions de plusieurs élus

Dans son communiqué, l'Académie d'Aix-Marseille assure que le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer "condamne avec la plus grande fermeté ces menaces".

Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, a également adressé sur Twitter son "soutien" aux enseignants et réclame que "tout" soit fait pour "protéger nos enseignants".

Le maire de Nice, Christian Estrosi, a également diffusé un message de "soutien aux professeurs menacés à Marseille". "Dans un contexte aussi sensible, ce genre d’acte n’a rien d’anodin, a-t-il souligné. Souhaitons que tout soit fait pour protéger nos enseignants."

Florian Bouhot Journaliste BFM Régions