"J'y vais un peu à reculons": à Marseille, les électeurs de gauche partagés pour les législatives

Un électorat partagé malgré une union nécessaire. À Marseille, comme ailleurs en France, l'union de la gauche pour les prochaines élections législatives n'a pas effacé toutes les divergences entre électeurs. Tous ne se reconnaissent pas forcément dans le programme commun porté par le Nouveau Front populaire. Surtout les électeurs socialistes qui devront voter pour un candidat LFI investi par l'union dans leur circonscription.
"Je vais voter, mais j'y vais un peu à reculons", déclare ainsi un électeur rencontré par BFMTV.
"Oui, il y a des fractures", confirme un autre militant, mais "on arrive à discuter", rappelle-t-il, appelant chacun "à mettre un peau d'eau dans son vin pour faire avancer les choses".
"Une unité d'action électorale"
"J'ai des amis qui vont aller voter pour LFI et qui vont se forcer. Ce n'est pas facile, mais on a qu'un ennemi, c'est le Rassemblement national", ajoute un autre.
Comme lui, beaucoup ont conscience qu'il s'agit là de leur seule chance pour faire barrage à l'extrême-droite, arrivée en tête des élections européennes du 9 juin dernier.
En déplacement à Marseille ce mercredi 19 juin pour soutenir la candidate socialiste Pascaline Lecorche, investie par le Nouveau front populaire, Raphaël Glucksmann, ex-tête de liste PS-Place publique aux européennes, lui-même, reconnaît la nécessité de l'union de la gauche, même si elle a été source de tensions au moment de sa création.
"Ce n’est pas un mariage d’amour, ce n’est pas un effacement des divergences profondes, c’est une unité d’action électorale et de résistance électorale contre la perspective du pire, c’est-à-dire le triomphe de l’extrême-droite", a-t-il déclaré ce mercredi au côté de Pascaline Lecorche.
Cette dernière a par ailleurs estimé que "c'est dans la première circonscription des Bouches-du-Rhône, à Marseille, que le combat face à l'extrême-droite se joue".
Car à Marseille comme au niveau national, le RN était arrivé en tête aux élections européennes. Il était suivi de la liste LFI portée par Manon Aubry, tandis que la liste de Raphaël Glucksmann n'arrivait qu'en troisième position.