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Des agriculteurs déversent invendus et détritus devant des grandes surfaces de Salon-de-Provence

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Plusieurs dizaines d’agriculteurs se sont réunis ce samedi 27 janvier dans le quartier Bel-Air de Salon-de-Provence, pour une action coup de poing.

Une action coup de poing menée ce samedi 27 janvier à Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône). Plusieurs dizaines d’agriculteurs se sont réunis dans le quartier Bel-Air, afin de déverser, des invendus, des détritus, des souches devant les grandes surfaces.

"C'est une action très symbolique", déclare Laurent Israelian, secrétaire général de FNSEA 13, à BFM Marseille Provence.

Il ajoute: "On est rentrés dans le Leclerc Drive pour voir un peu les produits qu'ils avaient et, en contre-partie, on montre ce qu'on n'arrive pas à vendre nous en produits français, pour montrer la différence de concurrence, de normes que l'on a au niveau des produits phytosanitaires notamment".

"Le rôle de l'État est de protéger les citoyens"

Les agriculteurs ont récupéré des caddies à l’intérieur de ses grandes surfaces chargées de produits espagnols, brésiliens ou encore marocains afin de dénoncer la concurrence déloyale. Certains prix sont impossibles à atteindre pour des productions françaises.

"Ce qu'on a sorti, on n'a pas le droit de le produire en France", dénonce Gaspard Meguin, exploitant agricole.

"On comprend que les gens aient besoin de manger moins cher, on comprend que l'État est bloqué par les accords de libre-échange européens, mais à un moment donné l'État c'est quoi son rôle? Protéger les citoyens", assure-t-il.

"Le Premier ministre a été très vague"

Taxe sur le GNR, loi Egalim... Le Premier ministre Gabriel Attal était ce vendredi 26 janvier en Haute-Garonne pour faire des annonces afin de répondre à la colère des agriculteurs. Pour les agriculteurs présents à Salon-de-Provence, ces annonces ne sont pas suffisantes.

"Il a été très vague, dans beaucoup de choses", note Laurent Israelian, secrétaire général de FNSEA 13.

Il poursuit: "On voulait garder la pression parce qu'il y a une rencontre entre les têtes de réseau national, on va voir ce qu'il en sort, mais on va maintenir une certaine pression pour montrer qu'on ne lâche pas dès qu'on nous annonce quatre choses pas assez convaincantes".

De son côté, Gaspard Meguin, exploitant agricole, estime que les annonces d'Attal sont "peut-être bien pour certains, mais pas pour tout le monde".

"Les problématiques sont différentes d'une région à l'autre, d'un type de production à l'autre (...) Certains attendent des évolutions sur le plan social, le régime de la MSA, d'autres sur les produits phytosanitaires qui sont interdits en France, mais autorisés dans d'autres pays. Ce qui a été dit hier, c'est un bon début, mais ce n'est pas une fin quoi. On a l'impression d'être écouté, mais en même temps ça fait 40 ans qu'on a l'impression d'être écoutés et que rien ne change", conclut-il.

Le mouvement des agriculteurs pourrait se durcir dès ce lundi 29 janvier.

Thomas Bernabé et Solenne Bertrand