Bouches-du-Rhône: la Camargue restera un parc naturel régional, "une victoire importante" pour Renaud Muselier

Une victoire pour la région, une déception pour la LPO. Après une demande de création d'un parc national par l'association, l'État a tranché, le parc restera régional.

"Une victoire importante pour la Camargue." Fin de suspens pour le parc naturel régional de Camargue: il est et restera un parc régional et non national.

C'est Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, qui a apporté la nouvelle à la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Un soulagement pour son président Renaud Muselier qui parle de "victoire" pour la région ainsi que d'une "marque de confiance".

"Notre trésor"

Le sort du parc naturel régional (PNR) était incertain après une demande de la Ligue de protection des oiseaux de créer un parc national "à l’échelle du delta biogéographique" et étendu sur les régions Occitanie et Provence-Alpes-Côte d'Azur. La raison: une mauvaise gestion, selon eux, du parc par la région, menaçant la biodiversité du lieu.

"[Le parc] est en crise depuis plusieurs années en lien avec sa gouvernance et avec l’empreinte des enjeux majeurs de l’adaptation au changement climatique et leurs conséquences environnementales et socio-économiques dans cette zone humide deltaïque", dénonçait la LPO en décembre 2022.

La région avait déjà fait part de son opposition au projet le 24 mars dernier en votant unanimement en assemblée plénière une motion contre la création d'un parc national de Camargue. "Le Parc naturel régional de Camargue est notre trésor" souligne notamment Renaud Muselier dans un communiqué ce jeudi.

Le parc "désormais en ordre de marche"

Cette "crise" dénoncée par la LPO, la région avait déjà voulu l'endiguer en prenant la décision radicale, en avril 2022, de suspendre sa subvention annuelle au PNR. En faisant ce choix, Renaud Muselier a privé le parc de 40% de son budget, soit environ 900.000 euros.

Parmi les préoccupations autour de la gestion du PNR, celle de l'eau et des milieux aquatiques, la préservation des milieux naturels pour la biodiversité, le développement rural ou encore la valorisation du patrimoine.

Avec cette action, fortement dénoncée par les associations écologistes, les scientifiques et les professionnels, la région a quelque peu contraint le parc à reprendre sa gestion, sans quoi il serait amputé à long terme de la contribution régionale.

"En 2022, nous avons relancé [le parc] avec un changement complet de gouvernance", rappelle Renaud Muselier dans son communiqué.

"Une nouvelle présidente, madame Anne Claudius-Petit, et un nouveau directeur sont arrivés pour redonner un souffle nouveau à ce parc. [...] Avec la création d'un conseil consultatif pour représenter ses forces vives, il est désormais en ordre de marche."

Avec cette réforme structurelle repensée depuis un an, la région estime que la création d'un parc géré par l'État n'a donc pas lieu d'être.

"Face à des tentatives très minoritaires d'y imposer un parc national, une réponse très claire et sans appel a été apportée aujourd'hui par le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires", se félicite Renaud Muselier.

Une révision de la charte prévue d'ici 2026

Le parc régional de Camargue a été créé en France en 1970. Avec plus de 100.000 hectares, le parc régional englobe trois communes des Bouches-du-Rhône: Arles, Port-Saint-Louis-du-Rhône et les Saintes-Maries-de-la-Mer.

Le comité français de l'Unesco a demandé la révision de charte du PNR d'ici 2026, un processus long et complexe. Les acteurs locaux peinent à mettre en place un texte qui assure la bonne gestion du parc et la préservation de la biogéographie. Les maires des trois communes ont exprimé leurs réserves et veulent des garanties sur le futur du parc et son utilité.

Le périmètre du parc naturel, principalement du côté maritime, est notamment l'un des sujets qui suscite le débat au sein des élus.

Juliette Moreau Alvarez