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Muselier coupe les financements régionaux au parc de Camargue

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Le président de la Région s'en prend à la gestion du parc qu'il juge mauvaise et souhaite une réforme totale de la structure.

"Quand on aime la Camargue, on sauve son Parc!". Le 9 avril dernier, la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, principal financeur du Parc national de Camargue, a décidé de ne plus lui verser sa subvention annuelle jusqu'à nouvel ordre.

Lassé par sa mauvaise gestion, Renaud Muselier le prive ainsi de 40% de son budget, soit environ 900.000 euros. Pour le président de la région, le parc national de Camargue est "celui qui fonctionne le plus mal" de Provence-Alpes-Côte d'Azur. "Le Parc de Camargue est malade", affirme-t-il ce jeudi dans une interview à La Provence.

Un mal-être du personnel

Le président de la Région dénonce notamment une "illégalité des statuts", une "absence totale de rigueur en matière d'évaluation" et "l'impossibilité d'obtenir des financements à cause de justificatifs non présentés". Autant d'irrégularités qui ont eu des répercussions sur la santé des employés.

"En juin 2021, un rapport du CHSCT du parc soulève le mal-être du personnel, des arrêts maladie et des départs en cascade", a-t-il déploré.

Renaud Muselier a demandé au président du Parc de lui transmettre une feuille de route sous quinze jours afin d'entamer les discussions et réformer la structure. Une semaine après, ce dernier ne lui a toujours pas répondu. "Je dis aux responsables du Parc: maintenant on arrête et on part sur de nouvelles bases", a insisté Renaud Muselier.

Le parc pourrait perdre son label

Cette décision a fait réagir les associations écologistes, les scientifiques et les professionnels, qui se sont unis pour la dénoncer.

À travers un communiqué, tous ont fait part de leurs inquiétudes. Parmi elles, une équipe d'une quarantaine de personnes risque d'être fortement pénalisée dans ses actions avec une telle coupe budgétaire. Et le parc pourrait perdre son label "parc naturel régional" décerné par l'État.

La gestion de l'eau et des milieux aquatives, la préservation des milieux naturels pour la biodiversité, le développement rural ou encore la valorisation du patrimoine figurent également parmi leurs principales préoccupations.

"Nous devons lui donner un souffle nouveau"

Pourtant, Renaud Muselier assure vouloir le meilleur pour le parc national de Camargue.

"Nous devons lui donner un souffle nouveau. Moi, je veux favoriser la mobilité, une agriculture saine et locale, préserver la biodiversité terrestre comme marine, maîtriser la ressource en eau et préserver les milieux aquatiques", a-t-il détaillé au média régional.

Les associations ont demandé au président du Conseil régional et à ses équipes de revenir sur cette décision tout en veillant à mettre en oeuvre une réforme et une refonte totale du fonctionnement du parc.

Jean Lazuech avec Shéhérazade Ben Essaid