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Affaire Hedi: son avocat anticipe un "déferlement de mensonge" après la libération du policier mis en cause

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Me Jacques-Antoine Preziosi, avocat d'Hedi, a réagi ce vendredi à l'annonce de la remise en liberté du policier mis en examen et placé en détention provisoire dans l'enquête sur la violente agression de son client.

Me Jacques-Antoine Preziosi, s'attendait "un petit peu à cette décision". Sur BFMTV, l'avocat d'Hedi, qui accuse les forces de l'ordre de lui avoir tiré dessus avec un LBD et de l'avoir passé à tabac lors des émeutes à Marseille après la mort de Nahel, a réagi ce vendredi à la libération du policier mis en cause.

"Je m'attendais un petit peu à cette décision, j'avais essayé d'y préparer mon client ", affirme-t-il.

Pour l'avocat, "la motivation de l'arrêt de la chambre de l'instruction du 4 août", au lendemain d'une première audience de demande de remise en liberté du policier, qui est resté au total 40 jours en détention provisoire, "tendait un peu la perche au juge pour qu'il libère l'intéressé (ce vendredi)".

"La chambre disait qu'il y avait lieu de maintenir en détention l'intéressé pour éviter toutes concertations avec les autres policiers, au moins jusqu'à ce que le juge de l'instruction l'ait entendu (...) Ça a été fait hier matin", explique le conseil d'Hedi.

"Ils ont menti dès le début"

Lors de son audience devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, le 3 août, le policier avait reconnu un tir de LBD la nuit des faits. Cet aveu tardif fait dire à Jacques-Antoine Preziosi que "les juges se méfient de cette bande de policiers".

"Ils ont menti dès le début et continuent de mentir. Il faut rappeler que le policier qui sera libéré aujourd'hui a menti depuis le début, il a reconnu pour la première fois être l'auteur du tir de LBD devant la chambre d'instruction, le jour où il est passé en appel. Devant le juge et l'IGPN, il n'a rien reconnu, il a même dit qu'il ne se souvenait pas qu'il était là au début", ajoute-t-il.

L'avocat poursuit: "Il a quand même dit ce jour-là qu'il avait tiré parce qu'il avait vu un geste menaçant d'Hedi".

"On va assister à un déferlement de mensonges"

Jacques-Antoine Preziosi anticipe la défense qui va être adoptée par le policier remis en liberté ce vendredi.

"On va assister à un déferlement de mensonges destiné à rendre légitime le tir de flashball et les violences. Ils vont s'attacher à dire que la victime avait une attitude menaçante", assure-t-il.

L'avocat pense toutefois que cette version contribuerait à les "enfoncer" parce que "le témoignage de Lilian et la vidéo vont corroborer les dires d'Hedi et de Lilian, et prouver qu'à aucun moment il n'y a eu atteinte aux biens, ni aux personnes et aucune attitude menaçante de mon client".

Me Jacques-Antoine Preziosi donne par ailleurs des nouvelles d'Hedi. Le jeune homme a notamment une partie du crâne en moins, depuis son passage à tabac. "Elles ne sont pas terribles, il subit actuellement des examens à l'hôpital, il a des problèmes de santé relativement importants", confie-t-il.

Solenne Bertrand